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1res lieux publics ; il fut pareillement enjoint S tous les ci-
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toyens que la curiosité pourrait porter dans les différents
quartiers de la ville, et qui, parla, sans mauvaise intention,
augmenteraient la foule et la confusion , de se conformer
exactement à l'ordre du consulat, afin de ne pas encourir les
rigueurs destinées par l'autorité aux perturbateurs de la tran-
quillité publique.
    Ce fut dans la soirée de cette journée que les attroupe-
ments formés sur la place des Terreaux eurent à essuyer
quelques coups de fusil tirés par les cavaliers de la maré-
chaussée ; deux ou trois personnes reçurent la mort, et il y
eut plusieurs blessés. Vers la nuit close, deux compagnons
 chapeliers, Jacques Nérin et Pierre Sauvage, ainsi qu'un ou-
 vrier en soie nommé Joseph-Antoine Dapiano, lesquels
 avaient fait partie du rassemblement des Charpennes, et qui
y étaient restés à boire et à s'enivrer dans les cabarets, se
 présentèrent au pont Morand et prétendirent le passer sans
 payer. Arrêtés par les gardes du pont, deux de ces étourdis,
 Nérin et Dapiano, furent conduits à l'Hôtel-de-Ville et mis au
 charbonnier (1). où ils restèrent jusqu'au lendemain matin.
 Transférés de très bonne heure à la prison de Roanne, ils
 parurent ensuite devant laprévôté, qui, malgré l'intercession
 des comtes de Saint-Jean, les jugea sans désemparer et les
 condamna à mort. A l'égard de Pierre Sauvage, qui s'était
 échappé des mains des gardes du pont Morand, arrêté â Bour-
 goin par la maréchaussée, il fut ramené aussitôt à Lyon ; mis
 en jugementlelâ, le malheureux n'eut pas un sort différent de
 celui de ses camarades, et tous les trois, atroce iniquité ! furent

   (1) Le Charbonnier était une pièce attenante au corps de garde des ar-
quebusiers du Consulalj et qui servait alors de Violon. Ce n'est que depuis la
Terreur, que les caves de l'Hotel-de-Ville ont été employées à recevoir des
prisonniers. Le corps de garde des arquebusiers est occupé aujourd'hui par la
troupe de ligne de service à l'Hôtel-de-Ville.