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214 1res lieux publics ; il fut pareillement enjoint S tous les ci- i toyens que la curiosité pourrait porter dans les différents quartiers de la ville, et qui, parla, sans mauvaise intention, augmenteraient la foule et la confusion , de se conformer exactement à l'ordre du consulat, afin de ne pas encourir les rigueurs destinées par l'autorité aux perturbateurs de la tran- quillité publique. Ce fut dans la soirée de cette journée que les attroupe- ments formés sur la place des Terreaux eurent à essuyer quelques coups de fusil tirés par les cavaliers de la maré- chaussée ; deux ou trois personnes reçurent la mort, et il y eut plusieurs blessés. Vers la nuit close, deux compagnons chapeliers, Jacques Nérin et Pierre Sauvage, ainsi qu'un ou- vrier en soie nommé Joseph-Antoine Dapiano, lesquels avaient fait partie du rassemblement des Charpennes, et qui y étaient restés à boire et à s'enivrer dans les cabarets, se présentèrent au pont Morand et prétendirent le passer sans payer. Arrêtés par les gardes du pont, deux de ces étourdis, Nérin et Dapiano, furent conduits à l'Hôtel-de-Ville et mis au charbonnier (1). où ils restèrent jusqu'au lendemain matin. Transférés de très bonne heure à la prison de Roanne, ils parurent ensuite devant laprévôté, qui, malgré l'intercession des comtes de Saint-Jean, les jugea sans désemparer et les condamna à mort. A l'égard de Pierre Sauvage, qui s'était échappé des mains des gardes du pont Morand, arrêté â Bour- goin par la maréchaussée, il fut ramené aussitôt à Lyon ; mis en jugementlelâ, le malheureux n'eut pas un sort différent de celui de ses camarades, et tous les trois, atroce iniquité ! furent (1) Le Charbonnier était une pièce attenante au corps de garde des ar- quebusiers du Consulalj et qui servait alors de Violon. Ce n'est que depuis la Terreur, que les caves de l'Hotel-de-Ville ont été employées à recevoir des prisonniers. Le corps de garde des arquebusiers est occupé aujourd'hui par la troupe de ligne de service à l'Hôtel-de-Ville.