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180 plus beau fleuron de sa couronne industrielle. Elle se place dès lors au rang des premières villes manufacturières du royaume. Mais avant de suivre le développement que cette nouvelle Salente a subi, jetons nos regards sur la scène poli» tique, cause de tant de perturbations dans la société, dans les arts et le commerce, qui renversa tant de fortunes anciennes, en édifia tant de nouvelles, et fournit plus d'une page intéres- sante à l'histoire moderne. Une grande lutte s'est élevée entre le génie des vieilles ins- titutions et l'esprit d'émancipation populaire. La monarchie se pose comme médiatrice entre les deux partis ; mais la vio- lence des passions la déborde. Les finances sont dans le plus grand délabrement; l'administration en est confiée à des mains inhabiles ou infidèles : ce qui le prouverait, à défaut de nombreux exemples offerts dans les annales de cette époque, ce serait l'achat par la couronne, du sieur Gilbert des Voisins, de la seigneurie de Saint-Etienne, moyennant la somme de treize cent mille livres, tandis que, déduction faite des objets aliénés par M. Demoras, l'ancien seigneur, son revenu n'est que de dix mille livrés. Des députés pris dans les trois ordres de la nation sont char- gés d'aller porter au roi les cahiers de doléance, expression des besoins du peuple. M. Richard de Maisonneuve^ juge au baillage de Bourg-Argental, et M. Gagnière de Saint-Etienne, curé à Saint- Cyr-les-Vignes, furent choisis au nombre des dé- putés élus à Montbrison par les habitants du Forez : douze de ces électeurs représentaient le tiers-état de Saint-Etienne. Les étals-généraux se constituent en assemblée nationale. Ses principes sont généralement adoptés à Saint-Etienne. Une soif d'améliorations et de réformes s'est emparée de tous les la domination romaine, n'est appuyée par aucune preuve historique ou ma- numentale. Ceux qui voient avec peine l'origine obscure de leur cité, de- vraient réfléchir qu'il est plus glorieux pour elle de s'être élevée par ses propres travaux que de devoir son élévation à ceux des conquérants.