page suivante »
144 mer qu'elles sont postérieures à la domination romaine dans nos contrées. Le peuple romain imprimait à ses œuvres et surtout à ses monuments un caractère de force et de solidité qu'un œil un peu exercé discerne bien vite des ouvrages des bas-temps et du moyen-âge. La construction de ces souter- rains est peu remarquable, et ressemble à la maçonnerie que l'on fait de nos jours. Comme ce monument n'a aucun carac- tère distinctif, ni moulures, ni ornements, il est impossible d'en bien préciser la date. Je crois que ces chemins couverts peuvent avoir été construits après que Lyon fût devenu la capitale du royaume de Bourgogne. L'histoire nous apprend qu'au sixième siècle les Romains avaient perdu les Gaules, et que les enfants de Clovis, après la mort de ce prince, se divisèrent la France. A présent, quel a été leur usage? môme doute et même oubli dans nos anciens historiens. Ménestrier les regarde comme des aqueducs qui dérivaient les eaux du Rhône depuis Sïiribel, ou même depuis Montluel, pour les amener à Lyon avec une pente moins forte que celle du fleuve, et les faire servir aux besoins de l'industrie : ces eaux se jetaient ensuite dans le canal des Terreaux. M. Delorme avait cru d'abord reconnaître des aqueducs dans ces souterrains, mais il s'aperçut plus tard de son er- reur. M. Cochard qui avait visité ces souterrains avec mon père, combat l'opinion de Ménestrier et pense, avec raison je crois, que ces souterrains, qu'il attribue au temps de la féodalité, n'ont pu servir qu'à compléter les fortifications du château de Miribel. Les terres et dépendancesde ce château s'étendaient, au commencement du quatorzième siècle, jusqu'aux portes de Lyon (1). « En 1312, Guichard deBeaujeu , seigneur de (1) COCHARD, Archives Artistiques, février 1823.