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mer qu'elles sont postérieures à la domination romaine dans
nos contrées. Le peuple romain imprimait à ses œuvres et
surtout à ses monuments un caractère de force et de solidité
qu'un œil un peu exercé discerne bien vite des ouvrages des
bas-temps et du moyen-âge. La construction de ces souter-
rains est peu remarquable, et ressemble à la maçonnerie que
l'on fait de nos jours. Comme ce monument n'a aucun carac-
tère distinctif, ni moulures, ni ornements, il est impossible
d'en bien préciser la date. Je crois que ces chemins couverts
peuvent avoir été construits après que Lyon fût devenu la
capitale du royaume de Bourgogne. L'histoire nous apprend
qu'au sixième siècle les Romains avaient perdu les Gaules,
et que les enfants de Clovis, après la mort de ce prince, se
divisèrent la France.
   A présent, quel a été leur usage? môme doute et même
oubli dans nos anciens historiens. Ménestrier les regarde
comme des aqueducs qui dérivaient les eaux du Rhône depuis
Sïiribel, ou même depuis Montluel, pour les amener à Lyon
avec une pente moins forte que celle du fleuve, et les faire
servir aux besoins de l'industrie : ces eaux se jetaient ensuite
dans le canal des Terreaux.
   M. Delorme avait cru d'abord reconnaître des aqueducs
dans ces souterrains, mais il s'aperçut plus tard de son er-
reur.
   M. Cochard qui avait visité ces souterrains avec mon père,
combat l'opinion de Ménestrier et pense, avec raison je crois,
que ces souterrains, qu'il attribue au temps de la féodalité,
n'ont pu servir qu'à compléter les fortifications du château de
Miribel. Les terres et dépendancesde ce château s'étendaient,
au commencement du quatorzième siècle, jusqu'aux portes
de Lyon (1). « En 1312, Guichard deBeaujeu , seigneur de

  (1) COCHARD, Archives Artistiques, février 1823.