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  L'AVOCAT DE VILLAGE.

   C'est au sortir d'une audience de paix, qu'il faut voir, dans
nos cantons ruraux, cette foule de bonne gens, groupés au-
tour de certains personnages, à l'allure semi-urbaine et se-
mi-rustique, déroulant, en style de pratique, le fort et le
faible des causes qui viennent d'agiter le prétoire !
   A la familiarité de ces coryphées de la foule avec l'huis-
sier de service, on comprend qu'ils ne sont point clients mais
patrons des groupes qu'ils pérorent-, et l'on se demande
comment il arrive que dans la liturgie judiciaire, après l'a-
vocat stagiaire, l'avocat inscrit et l'avocat général dont l'élo-
quence nage dans l'azur, on n'a pas admis une quatrième
classification d'avocats, celle des avocats de village.
   Bien que son nom ne soit intabulê qu'aux murs du caba-
ret voisin, et qu'à l'instar du rabilleur d'os, l'avocat de vil-