page suivante »
S8 siècle, comme saint Isidore de Séville au VIIe : Martyria va- cabantur ecclesiœ quœ in honorent aliquorum martyrumfiebant(1). Cette expression fiebant semblerait indiquer que le terme marty- rium n'était guère en usage à l'époque où il écrivait ; cependant on le retrouve plus tard dans une charte du milieu du dixième siècle citéepardom Carpentier(2) : Actuminoppido Franconefort, mense Junio, in Martyrio Apostolorum Pétri et Pauli. Aujourd'hui l'é- glise romaine dit encore : Similiter, et locus, qui in plerisque Ec- clesiis sitb altari majori esse solet, ubi SS. Martyrum corpora re- quiescunt, qui Martyrium, seu ConfessioappeUatur, decet floribus, frondibusque, omnique ornamento decorari (3). J'ai fort multiplié les citations sur ce point, parcequo je devais tenir à constater la signification que je donne ici au mot MARTY- RIVM, et surtout à établir qu'elle n'était point rare ni exception- nelle, mais, au contraire, d'un usage très commun. J'ai négligé un bien plus grand nombre d'autorités, pour lesquelles je renvoie à Bingham(4), à Suicer (5), et à Du Cange(6). Ajoutons seulement que, dans la langue ecclésiastique des Latins, on avait formé de ce mot celui de Martyr arius, nom donné à un moine ou à un clerc qu'on appelait autrement Custos martyrum (7). Saint Grégoire de Tours est, je crois, le premier écrivain ecclésiastique qui se serve de cette expression , mais sans nous faire connaître d'une ma- nière précise la nature des fonctions spéciales qu'on attachait à ce titre (8). (1) Dereb. eccîes., VI, in Biblioth. max. patr., loin. XV, p. 184, (2) Glossav. nov.,ai h. voc. (5) Cœremon. Episcop. I, 12. (4) Origin. et antiquit. ecclesiast., lom. III, p. 126. (5) Thesaur. eccles., ad voc. (6) Glossar. med. et inf. latinit. ; Glossar. med. et inf. grœcit., ad hh. voc. (7) Du Cange, Glossar. latin., ad h. voc. (8) Hist. Franc, IV, 11; De mirac. S. Mutant, XLVI. Dans ce dernier passage, il paraît employer ce mot comme synonyme i'œdiluus. Dans le premier, on le voit joint au titre d'abbé, comme, plus récemment, les pre- miers dignitaires de quelques églises, notamment du chapitre de Saint-Niaier, à Lyon, portèrent celui de Sacristain.