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35 morale et matérielle soient permises à l'homme, et que leur réalisation dépende seulement de ses efforts raisonnes et persistants, encouragés par de fréquents succès et aussi par les faveurs d'un hasard dirigé, sans doute, par une volonté providentielle. Mais l'homme, réduit à ses seules ressources, ne pourrait avancer rapidement dans cette voie de progrès qui lui est ouverte. Il a besoin que la société lui donne un secours efficace et empressé. Les découvertes et les inventions méritent donc Joutes une égale attention de la part des gouvernements, qui doivent leur accorder une sympathie et des encouragements proportionnés aux avantages plus ou moins grands, plus ou moins réels qu'elles comportent. Les inventions qui se rattachent spécialement à la socialité humaine sont, parleur nature même, tout-â-fait séparées des autres. Assises presque toujours sur des théories dont l'expé- rience seule peut démontrer l'exactitude, hypothèses trop sou- vent plus brillantes que réalisables, ces inventions ne peu- vent, d'ailleurs, devenir l'objet de spéculations intéressées. Elles sont ordinairement conçues par des esprits généreux dont la philanlropie éclairée n'ambitionne d'autre reçoit^ pense qu'un noble succès, et qui s'empressent de publier leurs idées et d'en abandonner l'exploitation au premier voulant. 11 n'en est pas ainsi malheureusement des inventions applicables à des améliorations matérielles. Dues, le plus souvent, à un travail coûteux et prolongé, accompli dans le but d'obtenir un succès sur lequel repose un juste espoir de fortune, ces inventions sont trop souvent empêchées de pro- duire tout le bien dont elles seraient susceptibles parce que les inventeurs, obligés de tirer profit de leur découverte, mettent à son emploi un prix qui en paralyse ou en retarde les heureux effets. Cette organisation défavorable qui constitue un obstacle fort grave au progrès social mérite une sérieuse attention et demande un remède efficace.