page suivante »
6 ces aqueducs. Malheureusement il n'eut pas le temps, ou les moyens lui manquèrent pour publier ses dernières recher- ches, et faire graver les dessins qu'il avait levés pour servir à l'intelligence du texte. Ses héritiers, d'après ce que m'a dit mon père, proposèrent bien à l'administration d'acquérir son manuscrit sur les aqueducs, mais elle n'en voulut pas. On ne pût s'entendre sur le prix qu'ils exigeaient. Je ne sais ce que ces papiers sont devenus, ni même s'ils existent encore. Il est déplorable que l'insouciance publique pour les anciens monuments nous ait laissé perdre le fruit des recherches d'un savant antiquaire qui aurait sans nul doute complété, éclairci ou réfuté plusieurs articles du mémoire qu'il s'était hâté de publier en 1760, dans l'impatience où il était de faire jouir ses concitoyens du fruit de ses travaux. Ce mémoire ren-= ferme d'excellentes observations, et s'il n'est pas assez complet, ou s'égare quelquefois, on ne peut en accuser que la préci- pitation, qui dans un but louable, l'a fait livrer trop vite à l'impression; car c'est l'œuvre d'un judicieux observateur, et l'intention bien connue de Delorme était de le refondre avec les nouvelles études qu'il avait faites. — En s'appuyant sur son autorité, tous ceux qui après lui ont écrit sur les aqueducs, sont tombés dans les mômes erreurs. Il y a vingt cinq ans, M. le colonel Penouèth, dans ses lettres sur l'histoire ancienne de Lyon, et il y a peu d'années, M. Glerjon, dans son Histoire de la même ville, ont constam- ment cité Delorme, en le corrigeant néanmoins dans les endroits où ils ont cru reconnaître des erreurs; le premier a joint a ses lettres une planche explicative de la disposition des syphons et quelques vues pittoresques ; mais je crois qu'il n'a pas été au-delà de Soucieu pour examiner l'aque- duc du Mont-Pila ou du Gier, et qu'il n'a vu de l'aqueduc du mont d'Or que le pont à syphon de Grange-Blanche et le rampant du réservoir de fuite des Massues.