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 le haut surina rappellent les costumes de la primitive antiquité ;
 les Bescrys, les Mosabys, appartenant à des tribus éloignées, à
 peiue couverts de misérables haillons et vivant du produit de
 leur labeur journalier; les Nègres, habiles à choisir dans leurs
 vêtements des couleurs quiressortent et qui tranchent agréable-
 ment sur le noir de leur peau ; quelques Négresses, dont la nu-
 dité presque complète fait un bizarre contraste avec l'ampleur
 et la blancheur éblouissante du costume des Mauresques.; les
 uniformes brillants et variés des militaires français ; les Spahis
 au rouge burnous ; les Zoaves (1) au costume ottoman ; les
 Chasseurs d'Afrique à la courte jaquette, tel est le tableau pit-
 toresque et vraiment curieux que présente la population actuelle
d'Alger, où l'on voit encore un grand nombre d'autres Européens
livrés à diverses industries et profitant déjà, plus que nous peut-
 être, du commerce qui sous la protection de nos armes, com-
 mence à prospérer dans ce fertile pays.
   Quelques rues de la partie basse de la ville ont été élargies
et quelques maisons construites à la française ; une vaste place
est résultée de la démolition d'un grand nombre de constructions
mauresques, mais ces différents travaux ne sont point achevés.
Le reste de la ville , qui en comprend au moins les deux tiers ,
est encore tel qu'il était avant la conquête ; ce sont des rues de
six à huit pieds de largeur^ quelquefois moins, souvent tor-
tueuses ; il en est qui sont plus ou moins complètement couvertes
par des voûtes ou parles étages supérieurs qui sont en saillie sur
le rez-de-chaussée, de sorte que la lumière y pénètre à peint
Les maisons sont d'une blancheur qui fatigue la vue ; elles ne
prennent sur les rues que des jours précaires. A l'extérieur elles
ne présentent aucune espèce d'ornement ; à l'intérieur elles sont
toutes construites d'après un pian uniforme, et parfaitement ap-
propriées aux besoins du climat, ainsi qu'aux habitudes et aux
mœurs des habitants. La maison du riche diffère de celle du
pauvre beaucoup plus par sa grandeur et ses décorations que par
le plan de construction qui est à-peu-près le même pour toutes.

  (11) Ces deux corps, les^Spahis et les Zouaves, se composent de Français et
d'Arabes,