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maisons d'un ou deux étages qui semblent toutes avoir été blan-
chies de la veille, des intérieurs d'une très grande propreté, même
chez les artisans, des églises remarquables par la richesse et la
surabondance des ornements, et l'une d'elles par un orgue qui
est, dit-on dans le pays, le meilleur et le plus beau qui existe
en Europe; de riches couvents et des établissements publics im-
portants et bien tenus : voilà ce qui fait de Mahon une des villes
que j'ai vues avec le plus d'intérêt.
   L'hôpital renferme une soixantaine de lits répartis dans plu-
sieurs petites salles ; le claustral n'est nullement remarquable ;
les salles de malades sont propres, suffisament aérées, et les
lits assez espacés ; les aliments sont bien préparés ; les malades
sont par conséquent dans une position hygiénique satisfaisante.
Cet hôpital est dirigé par un prêtre qui ne manqua pas de nous
faire admirer un bain de vapeur par encaissement, établi par
le docteur Orfila , il y a une douzaine d'années.
  L'Hospice des Enfans Abandonnés en renferme une cinquantaine
qui m'ont paru frais et bien portants ; ils étaient occupés à diverses
industries. Je n'ai point remarqué chez eux cette prédominance
du système lymphatique, et ces signes de scrofules si communs
dans nos maisons de charité.
   Le théâtre est à une très courte distance de cet hospice : point
de façade qui annonce sa destination ; une salle petite mais d'une
coupe agréable; des décors très propres; trois rangs de loges
louées à l'année et à un prix assez élevé ; des stalles occupant
tout le parterre, tel est ce que cette petite salle offre de plus re^
marquable. Le spectacle n'est sans doute pas un besoin bien im-
périeux pour le peuple de Mahon, car aucune place ne m'a parji
être d'un prix à la portée de la bourse des prolétaires. L'excé-
 dant des recettes sur les frais d'exploitation de ce théâtre est con-
sacré à l'entretien de l'Hospice des Enfans Trouvés : les Maho-
nais ont sans doute voulu que les bénéfices faits sur leurs plaisirs
servissent à en réparer, autant que possible, les suites trop
 souvent funestes.
  Plusieurs établissements, importants aussi, se rencontrent hors
de 3a ville ou sur la côte qui borde le port : ce sont les cime-