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viendra tous les ans se charger des Å“uvres des artistes de pro-
vince dont une exposition dans les principales villes de France
offrira avec un résultat plus facile et plus prompt, tous les avan-
tages des grandes expositions, puisque l'accès en sera ouvert à
tous et qu'elle aura plus de'continuité. La province encouragera
cette innovation qui ne peut manquer d'aider au mouvement
progressif qui s'est manifesté dans nos villes même les plus
boutiquières. Nous en citerons pour preuve l'empressement avec
lequel l'exposition Giroux a été accueillie à St-Étienne, ville
qu'on pourrait à bon droit supposer la moins portée à prendre
part aux progrès des beaux-arts. Nous croyons pouvoir prédire
de grands succès à l'entreprise de M. Alphonse Giroux, telle
qu'il la conçoit pour l'avenir, et confiée à M. Léopold, dont
l'excellent ton et l'esprit éminemment artiste lui font autant d'a-
mis que de visiteurs
   On ne peut nier que la France ne soit encore le pays où l'on
s'occupe le plus de peinture; et depuis que, débarrassé des
lisières qui ^entravaient sa marche , l'art a pris une impulsion
libre, nous voyons tous les jours éclore de jeunes talens qui
promettent de prendre place parmi nos maîtres les plus distin-
gués. L'imitation obligée du style, qui forçait autrefois un élève
à une continuelle reproduction des mêmes formes, léchées ou
fausses, étouffait souvent le germe d'un talent original; mais
aujourd'hui les écoles s'en vont, l'individualité les remplace.
De cette disposition , à ne pas servilement et pour toujours s'at-
tacher à la robe d'un maître, il arrive que le génie se développe
 et s'ouvre une voie que lui aurait fermée une manière donnée.
 C'est à l'éloignement des écoles que nous devons la plupart des
 peintres remarquables de notre époque , sans parler de ceux
 qui n'ont pas encore pris leur place et dont les Å“uvres seraient
 encore un 'mystère pour nous, si l'exposition Giroux n'était
 venue nous révéler leur existence. De ce nombre sont MM. Yiard
 et Louis David. Un sentiment profond de la couleur, de l'ori-
 ginalité dans les lignes, décèlent chez M. Yiard une organisa-
 tion brillante à laquelle il ne faut qu'un peu de travail pour
 devenir un paysagiste distingué. Nous avons sous les yeux un
 petit dessin fait avec rien, une immense route bordée d'arbres,