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très-portés à croire qu'il s'y est arrêté (-1). Voici ce que nous apprend M. Dagier
dans son Histoire du grand Hôtel-Dieu, tome 1 , pag. 430; ANNÉE -1657 : « Des
comédiens sont arrivés à Lyon ; les recteurs, qui profitent de toutes les circons-
tances favorables à l'Hôtel-Dieu, s'adressent aussitôt à l'archevêque en sa qualité
de lieutenant-général au gouvernement de Lyon, pour être autorisés à enjoindre
aux comédiens de jouer une fois au bénéfice des pauvres. Ce prélat accorde gra-
cieusement cette autorisation, non-seulement pour les comédiens actuels, mais
pour tous ceux qui viendront à Lyon. Les recteurs font en conséquence des billets
sur lesquels sont apposées les armoiries de l'Hôtel-Dieu, et les comédiens donnent
une représentation dans la grande salle du gouverneur qui est en même temps
la salle de l'archevêque. Cette représentation produit la somme de 400 livres.
Uu sac rempli de ces billets est encore conservé aux archives; il y en a pour le
parterre, l'amphithéâtre, les premières et les secondes loges. Le grand nombre
 de billets indique que la comédie a été jouée au bénéfice des pauvres de cet hô-
 pital à la réquisition des recteurs. »
    Il est à regretter que M. Dagier ne nous ait pas donné le texte de la requête
 des recteurs et celui de l'autorisation du prélat (2) ; ces deux pièces doivent bien
 certainement avoir une date. Quoiqu'il en soit, il est très-présumable que la
 troupe de comédiens dont parle M. l'archiviste de l'Hôtel-Dieu était celle de
 Molière qui parcourait alors la province et qui se rendit à Avignon vers la fin de
 l'année 1657. Peut-être est-ce aussi pendant ce séjour à Lyon que la troupe de
 Molière joua une tragédie en vers, ayant pour titre Irène, composée par un jeune
 avocat, nommé Claude Basset, qui était alors secrétaire de Camille de Neuville,
 et qui l'avait été du feu archevêque le cardinal Alphonse de Richelieu. Ce Claude
 Basset que Pernetti aurait dû mentionner dans ses Lyonnois dignes de mémoire,
 et qui ne parait avoir d'article dans aucune biographie, fut échevin en 1685,
 environ vingt-huit ans après le passage de Molière dans notre cité; nos fastes
 consulaires le qualifient encore d'avocat et de secrétaire de l'archevêché; ce-
 pendant son nom n'échappera point à la postérité; car un illustre auteur qui fut
 son contemporain, l'avocat Nicolas Chorier, lui a consacré quelques pages dans
la vie de Pierre Boissat qu'il a écrite en latin et qui a été publiée à Grenoble,
 1680, in-12. Yoici la traduction (3) du chapitre qui a trait à Claude Basset,
    «Dans le même temps (Chorier vient de parier de Balthazar Montconis,

   (l) M. Aimé Martin, tome VÃII, page 558 de l'édition des OEUVRES DE MOLIÈRE, Paris, Lefèvre,
1826, i n - 8 , dit que Molière était à Lyon en i 6 5 4 , et qu'il y revint pour la dernière fois en 1627;
mais il n'indique pas ses autorités.
  (a) Ce prélat était Mgr. Camille de Neuville de Villeroi dont la mémoire est encore si chère aux
Lyonnais : l'auteur de sa VIE, Germain Guichenon , garde le silence sur le fait rapporté par M. Da-
gier j il ne dit rien non plus de Claude Basset dont nous parlerons tout-à-1'heure.
  (5) Cette traduction , où se trouve conservé à dessein le ton emphatique de Vorigiual, est de
M. Breghot du Lut qui se propose de publier les notices que Chorier a consacrées à d'autres Lyon-
nais dans la vie de Boissat.