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398 une brochure de quelques feuilles, les autres au milieu d'une œuvre toute scientifique. Un certain nombre d'observations est consigné dans l'un et l'autre ouvrage. MM. Fraisse, Rà madier et Boyron ne nous disent point combien ils ont eu de malades à traiter , mais ils nous re- tracent avec détail l'histoire de six cholériques. Quant à M. Mon- falcon , il se borne à cinq observations , bien qu'il évalue à 600 le nombre des cholériques , soignés par lui ou par les médecins Lyonnais qui ont spécialement partagé ses travaux. Sans doute , il ne nous appartient pas de contester ce chiffre ; mais nous de- manderons si l'époque de l'arrivée des Lyonnais à Marseille, le service des médecins du pays dont cette arrivée ne suspendit pas le zèle , selon toute apparence , la présence simultanée des pra- ticiens venus de Paris et d'autres villes , nous demanderons si la réunion de ces circonstances n'explique pas l'étonnement dont nous ne saurions nous défendre, en présence d'une pareille éva- luation ? Parvenu au terme de notre critique, nous éprouvons un tardif remords de l'avoir entreprise. La critique , quelque superficielle et inoffensive qu'elle soit, laisse toujours après elle des traces de son passage. Ce devrait être une arme prohibée dans certains cas, et surtout lorsqu'il s'agit de publications faites dans un noble but. Et quel but plus noble , plus digne d'admiration que celui auquel marchaient nos compatriotes, en accomplissant le sacri- fice volontaire de leurs intérêts , de leur vie peut-être ? Ils avaient compris tout ce que leur dévouement renfermait de généreux et de louable, ces Marseillais qui les accueillirent comme des sau- veurs^, qui leur prodiguèrent les soins d'une hospitalité toute fra- ternelle. Unie déjà à la ville des Phocéens par les nœuds d'une vieille et bonne amitié , notre cité , grâce à ces médecins, a vu ces liens se resserrer encore, et c'est à eux que nous devrons d'avoir acquis des droits éternels à la reconnaissance de nos frè- res de Marseille. Et nous, c'est avec l'indifférence que nous rémunérons de tels actes ; ou bien , plus ingrats encore , nous étendons sur le cheva- let de notre impitoyable critique des hommes qui nous rappor- tent les fruits de travaux, entrepris , à travers mille dangers,