Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                       380
 verainetè sur cette cité, et elle ne contredit ni n'affaiblit les preu-
 ves que nous avons données de la domination exclusive du roi
 Conrad sur le Lyonnais.
    A quoi se réduit maintenant la prétendue cession de Lyon , at-
 tribuée à Lothaire I I , roi de France, comme dot de sa sœur
 Malhilde ; cession dont parle la chronique de Verdun (1), et à
laquelle les auteurs modernes ont ajouté foi trop légèrement?
Lothaire a-t-il pu disposer,en faveur de sa sœur, d'une riche et
 opulente cité, appartenant depuis nombre d'années consécutives
à un autre souverain qui y exerçait en personne son autorité ?
Nul auteur n'avance que Lolhaire ait fait la conquête du Lyon-
nais ; elle lui aurait été d'autant plus difficile que vers ce temps,
BurchardI, frère de Conrad, était archevêque de Lyon, et Hu-
gues II, son cousin germain, y gouvernait en qualité deMarchion.
    D'ailleurs, les monuments de cette époque n'offrent aucun exem-
ple de cession de ville ou de province faile comme dot d'une fem-
me , et il est absolument contraire aux usages et aux lois du Xe
siècle 5 qu'un père ou un frère donnassent une dot à leur fille ou
à leur sœur: c'était, au contraire, le mari seul qui dotait sa femme,
en lui donnant en propre des terres ( mansi ) , des domaines ru-
raux ( prœdia ) pris sur son propre patrimoine , ou du domaine
royal s'il était souverain (2). Il est donc évident que cette pré-
tendue cession n'est qu'une erreur de'Hugues de'Savigny. Ce chro-
niqueur mal informé , prit pour une cession formelle ce qui ne
fut probablement que l'abandon de quelques prétentions illusoi-
res des descendants de Rarl-le-Chauve. Cet abandon ou tacite ou
exprimé peut-être dans quelque document perdu , était une con-
séquence naturelle de l'alliance entre les rois Rarlings de France
et les rois Welfs de Bourgogne , qui fut cimentée: par le mariage
de Malhilde et de Conrad.
   (1) N° 954                 Lotharius,                Mathildem sororem suam
despondit Conrado regi Burgundiœ et in dotem dédit ei Lugdunum, quœ sita est
in termino regni Burgundiœ, et erat, tune temporis , juris regni Francorum ( apud
Bouquet, VIII, 295.
   (2) Voy. l'acte de dotation de Lothaire II, roi de Lotharingie , en faveur de la
reine Thiedberge ( apud Bouquet, VIII, 412 ) ; celui de Hugues etLothaive , vois
d'Italie , . en faveur d'Adélaïde, femme de ce dernier ( apud Scheid. Orig.
Guelf. H, 141.)