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jusqu'à sa mort, on le voit intervenir personnellement dans tous
les actes de donations et d'investitures (1).
    L'avènement de Hugues au trône d'Italie où il fut appelé en
 826, aidé des intrigues de Berthe sa mère, laquelle avait épousé
en secondes noces Adalbert, marchion de Toscane , ne changea
pas essentiellement l'état des choses en Provence ; il laissa le
gouvernement à son frère Boson , créé marchion de Provence (2).
    A la mort de l'empereur Louis , Hugues s'empressa de retour-
ner en Provence , au mois de novembre 928 (3) , pour conjurer
l'orage qui menaçait l'autorité qu'il prétendait conserver dans
ces belles provinces , ainsi que la possession de ses vastes do-
maines. D'un côté , Karl Constantin , comte de Yienne , et fils
de l'empereur, devait prétendre à la succession dé son royau-
me de Provence ; de l'autre , Karl-le-Simple , roi de France ,
fils posthume de Louis-le-Bègue, seul descendant mâle de la
race des Karlings , et qui venait d'être momentanément rendu


    (1) Frodoard raconte sous l'an 924 ( Bouquet, VIII, 181 ) , que Raoul, roi des
Français , ayant eu avec Guillaume-le-Jeune , duc d'Aquitaine , une entrevue dans
le pays d'Autun , Seulfe, archevêque de Rheims, s'adressa au duc Hugues, comte
et marchion de Provence , médiateur à celte entrevue , pour obtenir la restitution
de certains biens, situés dans le Lyonnais , qui appartenaient à l'Eglise de
Rheims, et dont Hérivtie, son prédécesseur, n'avait rien pu tirer. On a conclu de
ce récit, que Hugues reconnut la suzeraineté de Raoul, et que le Lyonnais rele-
vait de ce r o i , ce qui est une erreur : car premièrement on trouve un Dipl. de
l'empereur Louis, de l'an 924 ( apud Bouquet, IX , 687 ) , qui prouve la souve-
raineté de celui-ci sur le Lyonnais; secondement, on connaît au chart. de Savi-
gny ( f. 4 ) , un acte daté de la 25 e année ( août ) de l'empire de Louis (ann. 924 ),
par lequel on voit que Guillaume II était alors comte de Lyon pour cet empereur.
Le crédit dont le duc Hugues jouissait auprès de l'empereur, explique suffisam-
ment pourquoi Seulfe s'adressa à lui pour la restitution des biens situés dans les
domaines de ce prince.
   (2) Boson , frère de Hugues, fut comte d'Arles après Theut-Bert (Bouquet, IX,
68S , 86 , ann. 911 et 920 ).- Lorsque Hugues l'appela en Italie pour le créer
marchion de Toscane en 931, il eut pour successeur- en Provence , un autre
comte Boson , époux de Berthe sa fille et frère de Manassès, archevêque d'Arles.
Ce second Boson fut la tige des comtes héréditaires de Provence.
   (5) Voy. Muratori, Ann. d'ital., VII, ann. 928. Hugues était à Vienne, le 12
novembre 928 ( Bouquet, IX , 690 ).