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343 ilole rapportée par l'abbé Jacques Pernelly, dans ses Lyonnais dignes de mémoire, et que tous les biographes ont répétée après lui ? Suivant Pernetty, Ronsard, choqué des airs de hauteur de Philibert De Lorme , aurait fait contre lui une mordante sa- tyre intitulée : La Truelle crossée. Furieux de l'insolence du poète, l'architecte lyonnais lui défendit un jour l'entrée du jardin des Tuileries, et Ronsard, pour se venger, crayonna aussitôt k s trois mots suivans sur la porte qu'on lui avait fermée : FORT. REVERENT. HABE. De. Lorme qui , selon l'anecdote, ne savait pas le latin , crut que Ronsard l'appelait par ironie fort révérend abbé, et il alla s'en plaindre à la reine. Cette princesse ayant fait venir Ronsard, le poète se justifia en disant que c'était le commencement d'un distique d'Ausonne, qui avertissait les hommes nouveaux de ne point s'oublier. FORTDNAM REVERENTER HABE, QUICUMQTJE REPENTE DIVES AB EXILI PROGREDERE I.OCO. Cette anecdote nous paraît d'autant plus suspecte, qu'il n'est pas vrai que Philibert De Lorme ignorât le latin. Il le savait si bien, au contraire, que les écrits qu'il a laissés présentent fort souvent des citations dans cette langue; il paraîtrait même qu'il avait eu le projet de donner une traduction de Vitruve, travail que là . mort, ou les grandes occupations qu'il avait d'ailleurs, ne lui ont pas permis d'exécuter. D'un autre coté, nous avons cherché très-patiemment dans les œuvres du poète Ronsard la satyre de la truelle crossée, et nous n'y avons trouvé aucune pièce qui portât ce titre. Nous en tirons la conclusion que le démêlé de Philibert De Lorme avec Ronsard est un conte fait à plaisir (1). (1) Ou doit à feu M. Louis Flacheron, ancien architecte de la ville , un Eloge historique de Philibert De Lorme, qui fut couronné par l'Académie royale des sciences , belles lettres et arts de Lyon, en août 1814 , et qui valut depuis à son auteur l'honneur d'être admis dans cette savante société. J. S. P.