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384 de ces colonnes à bandes de marbre qu'on prendrait , dit M. Quatremère de Quincy, pour des candélabres plutôt que pour des colonnes, non-seulement, ajoute t-il, les tambours de ces co- lonnes sont cannelés, mais les bandes de marbre reçoivent elles-mê- mes des ornemens de bas-relief, mais les listels de chaque tambour et de chaque bande sont découpés d'ornemens diversifiés. Assuré- mention ne pouvait orner de plus de bracelets , de plus de colliers une ordonnance de colonnes. Toute cette somptuosité remplace-t-elle la beauté simple qui naît d'un fusellement pur et d'une proportion harmonieuse (1) ? Deux rnonumens précieux , qui ont triomphé du temps et de la rage des factions , et qui seuls auraient suffi pour immortaliser le nom de Philibert De Lorme , ce sont les admirables tombeaux de François I er et de Henri I I , que plusieurs auteurs ont cru de- voir attribuer, les uns au Primatice , les autres à son élève Ni- cole. Le premier de ces tombeaux, tous deux de marbre blanc , et dont la France doit la conservation au zèle patriotique de feu M. Alexandre Lenoir, est orné de seize colonnes cannelées , d'or- dre ionique , et de six pieds du proportion. Ces colonnes sont distribuées sur quatre faces percées chacune de trois arcs. Au-des- sus de l'entablement, sont placées cinq figures de marbre blanc, à genoux , représentant François I er et Claude de France , sa (1) Ces observations sont de la justesse la plus parfaite ; el quand on considère que Philibert De Lorme fit aux Tuileries comme il avait fait au château de Villers- Cotterets , on peut bien croire que toute cette coquetterie d'ornemerïs , blâmée par M. Quatremère de Quincy, ne répugnait pas trop au goût de l'architecte Lyon- nais. On dit qn'à Villers-Cotterets, ne trouvant pas des pierres assez grandes pour les colonnes du portique dont la construction lui avait été confiée , il les fit de qua- tre morceaux, et qu avec des bandes sculptées , il cacha les joints de leurs assises* Et qu'avait-il donc besoin de cette précaution ? Les colonnes du portail de l'église de'St-Nizier sont d'environ trente morceaux, non compris les chapitaux et les bases : en sont-elles moins élégantes ? Qu'auraient-elles gagné de plus à recevoir des ornemens étrangers? Toutes ces bandes sculptées , tous ces colliers , tous ces bra- celets employés aux colonnes de la chapelle de Villers-Cotterets , aussi bien qn'à celles du château des Tuileries, doivent dont être regardés comme de puïesfan- taisies de l'architecte , fantaisies auxquelles il n'aurait pas du céder.