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de ces colonnes à bandes de marbre qu'on prendrait , dit
 M. Quatremère de Quincy, pour des candélabres plutôt que pour
des colonnes, non-seulement, ajoute t-il, les tambours de ces co-
lonnes sont cannelés, mais les bandes de marbre reçoivent elles-mê-
mes des ornemens de bas-relief, mais les listels de chaque tambour
et de chaque bande sont découpés d'ornemens diversifiés. Assuré-
mention ne pouvait orner de plus de bracelets , de plus de colliers
une ordonnance de colonnes. Toute cette somptuosité remplace-t-elle
la beauté simple qui naît d'un fusellement pur et d'une proportion
harmonieuse (1) ?
   Deux rnonumens précieux , qui ont triomphé du temps et de
la rage des factions , et qui seuls auraient suffi pour immortaliser
le nom de Philibert De Lorme , ce sont les admirables tombeaux
 de François I er et de Henri I I , que plusieurs auteurs ont cru de-
voir attribuer, les uns au Primatice , les autres à son élève Ni-
 cole.
   Le premier de ces tombeaux, tous deux de marbre blanc , et
dont la France doit la conservation au zèle patriotique de feu
M. Alexandre Lenoir, est orné de seize colonnes cannelées , d'or-
dre ionique , et de six pieds du proportion. Ces colonnes sont
distribuées sur quatre faces percées chacune de trois arcs. Au-des-
sus de l'entablement, sont placées cinq figures de marbre blanc,
à genoux , représentant François I er et Claude de France , sa

    (1) Ces observations sont de la justesse la plus parfaite ; el quand on considère
 que Philibert De Lorme fit aux Tuileries comme il avait fait au château de Villers-
 Cotterets , on peut bien croire que toute cette coquetterie d'ornemerïs , blâmée
 par M. Quatremère de Quincy, ne répugnait pas trop au goût de l'architecte Lyon-
nais. On dit qn'à Villers-Cotterets, ne trouvant pas des pierres assez grandes pour
les colonnes du portique dont la construction lui avait été confiée , il les fit de qua-
tre morceaux, et qu avec des bandes sculptées , il cacha les joints de leurs assises*
Et qu'avait-il donc besoin de cette précaution ? Les colonnes du portail de l'église
de'St-Nizier sont d'environ trente morceaux, non compris les chapitaux et les
bases : en sont-elles moins élégantes ? Qu'auraient-elles gagné de plus à recevoir des
ornemens étrangers? Toutes ces bandes sculptées , tous ces colliers , tous ces bra-
celets employés aux colonnes de la chapelle de Villers-Cotterets , aussi bien qn'à
celles du château des Tuileries, doivent dont être regardés comme de puïesfan-
taisies de l'architecte , fantaisies auxquelles il n'aurait pas du céder.