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 la serrurerie, enfin où l'imagination avait tout employé, et avec
 tant de goût, de grâce, d'élégance, que l'édifice était bien moins
 un palais qu'un temple élevé, comme dit Voltaire, par les
 adroites mains de l'amour.
   A la demande du fameux cardinal Charles de Lorraine, si puis-
 sant à la cour des derniers Valois , Philibert De Lorme jeta sur
le papier les plans du château de Meudon qui fut commencé en
 1557. Possédé, après la mort du cardinal, par plusieurs princes
de la maison de Lorraine, ce château le fut ensuite par Abel
Servien, ministre d'état et surintendant des finances sous
Louis XIII, et par le marquis de Louvais , ministre de la guerre
sous Louis XIV , lesquels lui firent subir de considérables chan-
gemens. Acheté par le roi lui-même, le grand Dauphin , son fils,
à qui il fut donné, y lit, à son tour, faire de très-grands embellis-
semens. A la place d'une immense grotte, bâtie par Philibert
De Lorme, le Dauphin fit élever ce qu'on appelle encore au-
jourd'hui le château Neuf, lequel est composé de trois corps de
bâtimens et d'un pavillon à chaque extrémité de la façade. Dans
les deux grands corps de bâtimens qui ferment la cour du châ-
teau, à droite et à gauche, plusieurs parties assez considérables
du travail de Philibert De Lorme ont été conservées, et il reste
encore de l'architecte lyonnais la grande terrasse en briques,
où la célèbre grotte était placée.
   Au commencement de l'année 1559 , après avoir exécuté quel-
ques réparations au château de la Muette, Philibert De Lorme
reçut de Henri II l'ordre de faire les plans d'un nouveau dortoir
pour les religieuses de l'abbaye de Montmartre (1). L'accident


    (1) Cette abbaye, fondée en i 134 par Louis-le-Gros et sa femme Adélaïde, fut
d'abord occupée par des religieuses de l'ordre de saiat Benoit. Le relâchement qui
s'introduisit insensiblement dans ce monastère , fit sentir à l'évéque de Paris la
nécessité d'une réforme qui eut lieu en 1503. Aux religieuses Bénédictines suc-
cédèrent des religieuses de l'ordre de Fontevraud , lesquelles eurent encore be-
soin d'être réformées en 1547 , sous l'épiscopat de Jean du Bellay. Le siège de
Paris, par Henri IV , pendant la durée duquel les jeunes religieuses , restées dans
le couvent, furent exposées aux séductions des seigneurs de la suite du roi, ren-
dit très-nécessaire une nouvelle réforme qui eut lieu en l'année 1600.