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« A droite de la cathédrale ^ ou yoit les restes d'un bâtiment
nommé la Manécanterie, dont la façade est ornée d'incrustations
rouges et de quelques bas-reliefs d'un style très-ancien. Malheu-
reusement des réparations toutes modernes en ont déjà altéré
le caractère. Il faisait autrefois partie de l'Archevêché. Je le crois
contemporain de l'église d'Ainay (1).
« L'église de Saint-Nizier, bâtie sur l'emplacement d'une ba-
silique romane, est, avec la cathédrale, le plus intéressant
monument gothique que j'aie vu à Lyon ; son portail est de la
renaissance. On admire ses proportions élégantes , mais il forme
un contraste désagréable pour le style avec le reste de l'édifice.
La crypte a été complètement restaurée, ou plutôt refaite, au
XVIe siècle. »
Nous croyons devoir ajouter quelques lignes à celles que
M. Prosper Mérimée a consacrées à l'église Saint-Nizier. La ba-
silique romane dont il parle s'appelait la basilique des Apôlres.
Elle perdit son nom pour prendre celui du saint qui y fut en-
seveli. Détruite par les Sarrasins, elle fut réédifiée sous Charle-
magne et par les soins de l'archevêque Leidrade. Les sectaires
de Pierre de Vaux la brûlèrent en 1255. Elle fut reconstruite au
commencement du XIVe siècle. Le clocher ne fut commencé
qu'en 1463. Le chapitre de Saint-Jean permit à celui de Saint-
Nizier d'y employer des pierres tirées des ruines du Forum de
ïrajan à Fourvières. Les cloches ne purent y être placées qu'en
1471. Ce clocher en pyramide domine tous les édifices de la par-
tie de cette ville entre les deux rivières.
Le portail en conque , d'une très-belle composition , est l'ou-
vrage du célèbre Philibert De Lorme, architecte lyonnais ; qua-
tre colonnes doriques cannelées supportent un entablement den-
ticulaire couronné par uue coupole sphérique, si parfaite dans
son exécution, qu'elle paraît formée d'un seul bloc. L'intérieur
de l'église est un grand vaisseau , d'un caractère majestueux et
imposant par l'élévation des voûtes et la forme des piliers.
Dans l'une des chapelles à gauche on trouve une statue de la
vierge, de Coisevox, célèbre sculpteur lyonnais (2).
(1) Quelques antiquaires le croient du VIIIe ou IXe siècle.
(2) Voyez les Vies des Saints du Diocèse de Lyon, par M. F. Z. Collombeî»