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entre lesdits prisonniers, de marque , que deux frères Vassan,
Jacques Dorlin, à ce que l'on m'a dict, et ung des Grabotz ; les
deux frères Daruth avoient esté tuez dès yendredy dernier, tou-
jours s'en est dépesché quelcung qui n'est venu à nottice. Au sur-
plus, j'ai bienvoulluincontinantvous advenir commeil n'ya pas une
heurequeM. E.I > ierreGaulthier(l),lieutenantparticulier de robbe
 courte , est allé à Dieu, mallade dans son lict ; sy pouviez le faire
obtenir en don à quelcung, et en faire pourvoir quelcung amy
nostre', j'estime que nous en aurions deux mil livres du moins:
 il y a trois cens livres de gaiges. Il me semble qu'il seroit bon pour
Benoist Bruyas, combien que je ne luy en ay pas encores parlé ,
car présentement l'ayant sceu, je vous en ay voullu soubdain ad-
venir; regardez s'yl y auroit moien que puissions gaigner quel-
que chose sur cest advis : vous y aurez l'oeil. Quant aux offices des
huguenots, vous scavez quil n'y en a poinct par deçà. Je voul-
drois bien trouver marchand pour l'office dont si souvent vous ay
escript, car il est tousjours en mesme vollonté de sen deffaire et
plus que jamais, y estant constrainct par les raisons que scavez.
Je crains que si tost ne pourrez avoir vostre congé de venir veu
l'occurance des affaires qu'à présent se présentent touttesfoiz nous
en sentirons encore le gué. Je ne vous ay point adverty de la na-
tivité de ma fille, vostre niepce et filliole de vostre femme , nom-
mée touttesfoiz Clémence parce que mon frère de Valbenoiste
vous l'escrivist et que de ma part j'estois encores si récentement
fâché du danger où j'avois veu ma femme que je ne pouvois rien
faire. A présent Dieu grâces tout se porte bien. Madicte fille est à
Chapponost puis vendredy dernier. Je vous recommande, s'il vous
plaist, la reddition des comptés chez M. Deschelles, ad ce que me
rapportiez les doubles, ce dont de rechef je vous prie humblement.
Nostre frère l'advocat se porte bien à présent, Dieu mercy, fors
qu'il est encores foible, vous présentant sur ce mes humbles recom-
mandations etc.
      De Lyon le premier jour de septembre 1572.
                                Votre humble et serv. r signé :
                                          . JEHAH de MASSO,
                                        Receveur g al à .Lyon.
  ( l ) Quelques-uns et entre autres le LIEUTENANT DE ROBE COURTE moururent
de l'horreur de voir un si grand tas de corps humains si estrangement chapplés....
MÉMOIRES DE L'ESTiT DE ÃRA.NCE SOUS CHAULES IX , totfl. ï , page 48^-
  Pierre Gaulthier , dont il s'agit dans cette LETTRE, est sans doute le même que
celui qui a é.té désigné dans les Mém, de Testât de France et dont le nom était
resté inconnu.