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219 poisonneur, pestilentiel, sorcier ou enchanteur (1). Cependant le dévouaient.dont ToUet avait fait preuve comme médecin ne resta point sans récompense ; le consulat lui fit payer le 27 juin 60 livres « en considération des bons avertissemens et conseils « qu'il a donnés tant par écrit qu'autrement, des moyens à tenir « pour la purgation et nettoyage de la ville de la maladie de la « peste et des bons offices qu'il a usés pendant qu'elle a régné. » Enfin le 31 juillet suivant on le gratifia de plus de la moitié de sa cotte des subsides pour la levée et solde de 200 hommes fournis au roi par la ville de Lyon, et qui devaient faire partie de l'armée destinée à combattre les hérétiques (2). Les actes con- sulaires de la ville de Lyon pendant cette année méritent d'être consultés; ils offrent une foule de faits peu connus dont quel- ques-uns me semblent devoir être recueillis par ceux qui s'oc- cupent de l'histoire de notre province. A. P. (1) Il n'en fut pas de même à Chambéry. Je vois dans une lettre du consulat du 4 septembre, adressée aux syndics et conseil de cette ville, où régnait alors la contagion, qu'un bon nombre de pernicieux personnages et engraisseurs furent exécutés par justice. (2) Au mois de novembre de la même année , le consulat écrivit au roi la lettre suivante: « Sire , M. Pierre ToUet, docteur-médecin et le plus ancien de ladite faculté en cette ville , y a fait depuis 40 ans en Ça, de grandes et signalés cures, mesmes en la contagion de l'an 1S63 , et la dernière de la présente année ; la- quelle dernière contagion par la grâce de Dieu , en partie pour son bon se- cours n'a estes de longue durée , ce qui mériterait récompense condigne : et d'autant, Sire , qu'il a eu cest honneur que d'cstre médecin du feu roy vostre frère ( que Dieu absolue ) , et que V. M. passant par ci à son relourde Pologne, l'a retenu du nombre de ses médecins ordinaires , et qu'il a aussi deux enfants à la suite de votre.cour , qui vous font ordinairement service , Uun , l'abbé de Plain- pied ( voyez sur cet abbé les Lettres de Pasquier, liv. IX) , et l'autre suivant les armes. Pour aduancer lesquelz et d'autres qu'il a eneores aux estudes, il a con- sommé tout le fruit de son labeur , si bien qu'il n'a aucuns biens apparents. "Nous vous supplyons très-humblement qu'il soit couché en Testât de vos servi- teurs domestiques , et payés de ses gages tant absent que présent , afin de luy donner moyen en sa vieillesse, approchant l'âge de 75 ans, de vivre eu repos d'esprit de corps, et pour inciter ces seniHables- et de sa-profession à «uiure. ses vestiges , en ce qui concerne le seruiee du public. A tant noua iprions Dieu de vous donner, Sire, en (mile félicité, fres-heureuse et longue vie. »