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puis directeur à St-Lazare. Il se trouvait ^ en 1789, grand-vi-
caire d'Arras. Quelques écrits, où les idées philosophiques étaient
associées aux idées religieuses , le firent connaîtee de Mirabeau ,•
qui le mit au nombre de ses auxiliaires et le prit pour son théo-
logien. Ce fut de sa plume que sortit le projet d'adresse aux Fran-
çais sur la constitution civile du clergé , proposé par ce fougueux
orateur à l'assemblée constituante. L'abbé Lamouretle fut nommé
évoque constitutionnel du département de Rhône-et-Loire , et fut
 sacré à Paris , le 27 mars 1791.
    « Avec quel accueilli fut reçu parles autorités constituées d'a-
lors ! Elles allèrent à sa rencontre au delà des murs de la ville,
 et son entrée solennelle fut un spectacle bizarre , où l'évêque ,
 entouré de magistrats mécréétns , ayant à ses côtés un ministre
 calviniste et un prêtre scandaleux , étant précédé et suivi de gar-
des nationales, il avait moins l'air d'un pasteur entrant dans un
bercail, que d'un conquérant d'évêché , qui , bravant toutes les
 bienséances, débutait par solenniser l'indifférence de tous les
 cultes (1). »
    Député bientôt après à la première assemblée législative par
 le même département, il se montra plus modéré qu'on ne de-
 vait l'attendre du disciple sorti de la secte d'un factieux tel que
 le comte de Mirabeau ; mais alors le maître n'était plus.
    « On sait le rôle bizarre qu'il joua, quand les factions, décon-
 certées par l'établissement de la nouvelle constitution royaliste ,
 imaginèrent dans leur dépit de lui opposer, les unes par feinte ,
 les autres par sentiment, des vues républicaines. Lamouretle se
.présentant comme médiateur entre les chefs de ces factions , par-
 vint à les faire embrasser mutuellement ; ce ne pouvait être
 qu'une paix mal plâtrée, mais Lamouretle tenait à la constitution
 sous les auspices de laquelle il était devenu évêque métropolitain,
 et il prévoyait qu'il ne pourrait que perdre beaucoup si elle était
 renversée (1). » Le baiser Lamourette tomba en proverbe.
    L'évêque Lamourette parla sur la constitution civile du cler-

  (1) A. Guillon , Mémoires pour servir à l'histoire de Lyon , pendant la révolution ;
tome I , page 101,
  (2) Guillon, Me'm. ; tome I , page 10-ï.