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foncière et mobilière clans le canton de l'ancienne v i l l e , travail
immense auquel il employa trois mois consécutifs.
   Emporté par son zèle à remplir ses devoirs dans une affaire
relative à un fabricateur de faux assignats, il fut accusé d'avoir
outrepassé ses pouvoirs et suspendu de ses fonctions par les ad-
ministrateurs du département, que leurs tendances contre-révOlu-
iionnaires rendaient naturellement ses ennemis. Après avoir passé
huit mois à Paris à lutter contre tous les esprits de p a r t i , il
obtint enfin un décret qui, déclarant que la municipalité de
Lyon a bien mérité de la p a t r i e , le renvoie avec honneur dans
ses fonctions, et destitue les administrateurs. Pendant ce temps
le corps électoral le nomme président du tribunal du commerce,
et il n'accepte que vaincu par de pressantes sollicitations.
   Chalier fut ensuite nommé électeur à Saint-Etienne , premier
haut-juré de la cour nationale, et président du tribunal de
district de la ville de Monlbrison, et plus tard la place de maire
ayant été laissée vacante par la retraite du médecin Vitet, il fut
balloté avec Nivière-Chol.
   A cette époque, la Convention commença à se diviser ouverte-
ment en deux partis , et Chalier, toujours entier dans ses opi-
nions et leurs conséquences inexorables, cruel peut-être dans
les moyens de les faire triompher par la conviction où il était
qu'elles devaient assurer le bonheur d e son p a y s , révolté de la
pusillanimité et de l'égoïsme de ceux qui avaient embrassé avec
lui le parti de la révolution, se rangea du côté de la Montagne,
et partagea ses justes fureurs.
   Un club central, composé de trois cents commissaires de tou-
tes les sections, et auquel toute la société des Jacobins avait
juré d'obéir, avait été formé, Chalier y avait une grande i n -
fluence, et il n'oublia rien pour inspirer aux sans-culottes qui
le composaient l'enthousiasme dont il était dévoré. Le 28 janvier
il vint avec trois cents hommes armés de piques prononcer au
pied de l'arbre de la liberté le serment d'exterminer tout ce
qui existait sous le nom d'aristocrates, de feuillantins, de modérés,
d'égoïstes, d'agioteurs, d'accapareurs, usuriers, ainsi que la caste
sacerdotale et fanatique. Le lendemain ce serment fut affiché par
ses soins sur tous les murs de la ville. Le 4 février 1793, il les