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99 s'adressant à un de ses camarades : « Levons-nous ; si lu prends l'épée d'Achille, moi je saute à la massue d'Hercule... Ycux-tu être le colosse de Rhodes ? décide-loi, je ne balance point, je me fais Allas. » Ses études finies, il vint à Lyon à l'âge de quinze ans ; il occupa en arrivant une place à Charly pour enseigner les basses classes ; de là il passa successivement chez les sieurs Chaninel et Muguet aîné en qualité d'instituteur. Il resta sept ans chez ce dernier. A cette époque ses progrès rapides dans le dessin le firent remarquer du fameux Soufflot, qui lui proposa de l'emmener à Paris , mais Muguet le retint en l'associanl à son commerce. Chalier, en se jetant dans cette carrière, ne songeait qu'à étendre ses connaissances p a r l e s voyages. En i775 il s'embarqua pour Constantinople, parcourut les échelles du Levant où aucun voyageur n'avait encore p a r u , iisita les prin- cipales villes d'Europe, et étudia les mœurs , les goûts des liabi- ians et la forme des gouvernemens, enfin il sut à la fois en- richir le commerce de son associé et recueillir de profondes connaissances. De retour à L y o n , il s'associe avec la maison Bertrand, et repart de nouveau. Pendant le cours de ses voyages, son amour ardent pour la liberté se développa encore et doubla d'énergie à l'aspect de l'oppression sous laquelle il vit gémir les habitans des différentes contrées où son humeur inquiète et ses affaires le conduisirent, l'indignation qu'il ne pouvait s'empêcher de té- moigner, lui suscita de fréquentes querelles, à la suite des- quelles il fut plusieurs fois emprisonné ; en 83, on le força de quit- ter Lisbonne. « P a r t o u t , dit-il, partout j'avais vu, observé et réfléchi sur le despotisme, la tyrannie et les abus de tout genre. Au Levant, en Italie, à Naples , à R o m e , à Florence , à Gênes, à Palerme, à Cadix, à Madrid, partout je voyais le peuple opprimé, et lors- que je me rappelais par la lecture les beaux jours d'Athènes et de R o m e , la comparaison était effroyable. » Toutes ses opérations commerciales portent l'empreinte de la bonne foi et de la plus sévère probité ; c'est une justice que ses plus furieux ennemis ont été forcés de lui rendre au milieu des injures et des calomnies dont ils ont noirci sa mémoire. Les ou-