Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
           MORÀT à. LYON.

                              Ss»-*^"




                    SOUVENIRS DE 1815.


    Qui n'a pas éprouvé qu'il suffit quelquefois , d'un mot isolé,
d'un son vague , d'une odeur fugitive , pour exhumer des cryptes
les plus profondes de notre ame , des souvenirs lointains , qui ,
confus d'abord peu à peu grandissent, se colorent, jusqu'à ce
que, illuminés d'une clarté soudaine, ils apparaissent à notre mé-
moire avec une lucidité de perception , une netteté de détails,
qui leur rend tout le charme de la réalité !
   C'est ainsi que le nom de Macéroni que je trouvais l'autre jour
dans un récit fort intéressant des derniers événemens de la vie
du prince Marat, me reporta subitement aux belles années de
mon enfance ; je me souvins tout-à-coup de cette maison de
 campagne isolée, derrière la Croix-Rousse où j'étais si heureuse
auprès de ma bonne grand'maman qui me gâtait tant! Je revis
cet antique salon si soigneusement épousseté par notre vieux
domestique, qui semblait avoir fourni à Potier le modèle du