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71 titre de ce discours qui joint au mérite d'une incontestable actua- lité celui d'un style correct, élégant et vraiment académique. Espérons que Messieurs de l'Académie se décideront enfin , à livrer au public les richesses de ce genre qu'ils enfouissent cha- que jour dans leurs archives séculaires ; si Von en juge par le dis- cours de M. Boullée , ce serait la meilleure réponse aux épi- grammes dont ils se plaignent avec tant d'amertume. CF. LES PRÉLATS ESPAGNOLS, PAR M. MERMET AINE. Cette brochure, qui ne paraît écrite par l'auteur de l'Histoire de Vienne, que dans le but de payer au nom de cette ville une dette de reconnaissance envers le seigneur d'Àzara, renferme quelques souvenirs de l'invasion de 1815, qu'on ne lira pas sans intérêt. Tout ce qui se rattache à cette triste époque réveillé en nous de si vifs senlimens, et puis M. Mermetraconte si bien. On voit., par ces quelques pages, livrées au public, sans prétention, qu'elles sont l'ouvrage d'une plume exercée. Il ne faut y chercher ni de grandes pensées, ce n'était pas là le lieu; ni une action entraî- nante, ce n'est pas un roman, ce n'est qu'une causerie spirituelle, dans laquelle IVt. Mermet, tout en reproduisant quelques-uns des mille traits plaisans ou tragiques de l'invasion dans l'arron- dissement qu'il était chargé d'administrer, en sa qualité de secré- taire de la sous-préfecture, nous apprend que deux prélats espa- gnols, à qui on avait donné la ville de Tienne pour prison, touchés des égards que les habitans eurent pour eux pendant leur capti- vité, les protégèrent contre les exactions des troupes étrangères, de nos libérateurs, ainsi que les partisans des Bourbons les appe- laient alors. Nous sommes à nous demander comment l'auteur, avec une donnée si légère, a pu remplir 61 pages, et surtout comment il a trouvé le secret de se faire lire avec plaisir. Toutefois , il est à désirer qu'il emploie son talent à de plus utiles travaux. G. B.