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69 savait l'hébreu ne l'a pas traduite. Le revers n'est qu'un creux r o n d , sans figure, avec cette légende: POST TEMBRAS SPEEO UOCEM. FELICITMIS IVDEX DIES VLTIMVS . D. III M. La pensée de cette légende peut se rapprocher de ce mot de Solon, que nul ne peut être dit heureux avant sa mort (Hérodote, I , 3 1 ) , mot qui se retrouve à la fin de l'Œdipe de Sophocle, et dans les Métamorphoses d'Ovide, III, 4 ; voyez aussi les Essais de Montaigne, liv. I, chap. 3 et 18. M. Carmoly présume que cette médaille a dû être frappée au IX siècle par les Juifs de L y o n , en reconnaissance de l'appui qu'ils trouvèrent en Louis-le-Débonnaire contre les prétentions de l'évêque Agobard, et qu'elle fut d'abord suspendue dans leur synagogue située à mi-côte de la montagne de Fourvières, puis ensevelies sous les ruines de cet édifice. Le P . de Colonia dit qu'on ne sait ce que ce médaillon est devenu ; puis il ajoute : « On a « trouvé de nos jours, dans ce même lieu de Breda, Un talisman « hébraïque que j'ai vu et qui avait la figure d'un serpent d'airain. » Hist. l i t t . , tome 2 , page 107. Spon, dans ses Recherches-des Anti- quités et Curiosités de \a ville de Lyon,— 1673 , in-8», n'a point parlé du médaillon hébraïque, mais il fait mention d'un talisman d'or, trouvé auprès de St-Irénée, et sur lequel on voyait une tète humaine , liée d'une bande et entourée de caractères magiques. Les savans n'ayant rien compris à ces caractères, eurent recours au P. Rircher; peu satisfaits de la lettre qu'ils reçurent de l u i , ils revinrent à l a charge, mais ce Père s'excusa de ne point avoir expliqué les caractères en particulier par ce que celalui était dé- fendu par la chambre du Saint-Office ,. de peur qu'il ne semblât enseigner la magie. Au reste il résultait des explications du méti- culeux jésuite que l'une des vertus de ce talisman était de préser- ver du mal de dents,; sur quoi Spon remarque fort judicieusement que s'il en était ainsi, un talisman de cette nature devait être d'une grande utilité aux habitans de Lyon ; car il y a peu de lieux au monde où l'on soit plus sujet au mal de dents que l'on ne l'est dans cette ville. A. P.