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  emplois. A l'âge de dix-huit ans, il obtint la dignité deChamarier, vacante par la mort
 (d'Henri d'Albon, sou oncle. Peu d'années après ( 1 3 6 3 ) , Antoine d'Albon étant
 passé de l'archevêché d'Arles à celui de Lyon, cette circonstance , jointe au mérite
 personnel de Pierre d'Espinac, ne contribua pas peu à son élévation et à lui conci-
 lier tous les esprits, en sorte qu'il ne se fit rien d'important dans cet illustre corps
 qu'il n'y eut beaucoup de part. Il avait à peine atteint la 26 e année de son âge,
 lorsque son chapitre l'envoya à la cour avec Marc de Passac, pour s'opposer ca
 son nom à la publication du concile de Trente. Presqu'en même temps, la reine
 ayant fait proposer à l'archevêque et au chapitre l'échange de la justice et autres
droits seigneuriaux qu'ils avaient et ont encore en cette ville, contre le domaine
 d'Auvergne qui lui appartenait, il fut encore choisi et député de sa compagnie
 pour représenter à la reine les raisons qu'ils avaient de ne point accepter cet
 échange qui leur était incommode, et les mettait en quelque manière hors de
 chez eux. Cette négociation eut tout le succès qu'on pouvait désirer. La reine
 parut entrer dans leurs raisons, et l'église demeura en paisible possession de son
 temporel. Le chapitre témoigna la considération qu'il avait pour la personne et
pour les rares qualités de Pierre d'Espinac, lorsqu'il se départit de ses maximes,
en l'acceptant pour doyen, quoiqu'it ne fut âgé que de vingt-neuf ans, exemple
rare dans cette église, laquelle sembla donner atteinte aux anciens usages qu'elle
est si jalouse de conserver, mais qu'elle crut devoir sacrifier en faveur de celui
qu'elle regardait déjà comme son archevêque futur. A peine fut-il entré dans cette
nouvelle dignité qu'il se présenta une occasion favorable de faire éclater son zèle
pour la religion catholique ; car il fut député avec le comte de Chaufaille pour
se pourvoir au conseil contre les calvinistes qui avaient établi leur prêche à
St-Genis-Laval, appartenant au chapitre; il poursuivit si vivement cette cause
qu'il obtint un arrêt qui les obligea à en sortir.
    Antoine d'Albon ayant laissé l'archevêché de Lyon vacant par sa mort (1574) , leroi
Henri III, à son retour de Pologne, et pendant sou séjour en cette ville, décida
en faveur du neveu du défunt la contestation qui était entre lui et Paul de Fois ,
au sujet de cette importaate place. D'Espinac possédait déjà par la résignation de
son oncle l'abbaye de PIsle-Barbe et le prieuré de St-Rarnbert en Forez ; auxquels
ayant joint l'archevêché de Lyon, il fut sacré au commencement de l'année sui-
vante ( 1575 ). Le nouvel archevêque, renfermé entièrement dans les bornes de son
devoir, ne s'occupa d'abord que du soin du spirituel dans son diocèse. Les
statuts synodaux, les visites et le choix des sujets propres à partager avec lui le soin
dutroupeau qui lui était confié remplissaient toute son attention. Lorsque les pre-
miers états de Blois furent convoqués, il y assista, et après avoir obtenu la présé-
ance sur l'archevêque d'Embrun qui la lui disputaitpar sa préordination, ilfut choisi
d'une voix unanime par tout le clergé pour porter la parole au nom de toutje
corps, de quoi il s'acquitta avec tant de succès qu'il emporta l'honneur de cette
action sur ses couourrens ; il prononça cette célèbre harangue le 17 janvier