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15 voqua dans sou hôtel une assemblée de tous les diiïércns étals de la ville,. auxquels il représenta par un long discours également fort et pathétique, l'obligation dans laquelle ils étaient de demeurer Vernies dans l'obéissance de leur nouveau roi, qui pour lors était en Pologne ; après lequel il leur lit à tous prêter un serment solennel de n'en reconnaître point d'autres; de lui garder la loi que tous bons sujets doivent à leur prince légitime, et demeurer inébranlables, quoi Vju'U put arriver dans le royaume; car on ne savaitpas encore ni le temps, ni la manière dont il pourrait revenir en France. Après la prestation de ce serment, il fut délibéré, conjointement avec les éclievins, qu'il serait à propos d'envoyer une députation au roi pour l'informer de la disposition des Lyonnais pour son service, l'assurer qu'il aurait toujours l'entrée libre dans son royaume par la ville de Lyon, laquelle le gou- verneurel les habilansétaient résolus de lui conserver au péril de leur vie. Les dépu- tés j à la tête desquels était de Rubis, procureur-général de la ville, eurent audience Nous empruntons à. une notice qu'a publié M. Péricaud sur ce gouverneur de Lyon, le passage suivant dû à M. B. Chevalier : Avec de ï h o u j'ai parlé de la dissimulation de Mandelot; je puis vous en citer une nouvelle preuve. Vous Savez, en effet, comme l'a dit M. l'abbé Sudan, que l'énorme manuscrit contenant le? lettres et dépêches du roi à. M. de Mandelot et de M. de Mandelot au r o i , parait être une copie faite sous les yeux de ce gouverneur de Lyon. Comment donc se fait-il que , parmi les lettres de Charles I X , M. de Mandelot en ait supprimé plusieurs dont les dates se rapportent précisé- ment à l'époque de la St-Barthélemi ? C'est que sans doute elles contenaient des choses dont on devait faire un mystère, des choses qu'on n'aurait pas osé révéler ! Du reste, dans les lettres qui ont été conservées, j'ai trouvé plusieurs faits assez important. Ainsi, par exemple, j'ai reconnu , d'après une lettre de Charles I X , qu'il était bien vrai qu'on avait envoyé dans les provinces des hommes chargés d'ordres verbaux et secrets tout contraires aux dépêches adressées publiquement aux gouverneurs. Vous vous rappelez aussi que quelques historiens ont pense que la tète de l'amiral de Coli- gny avait été envoyée à Rome : eh bien ! je CKOÏS en avoir trouvé la preuve dans une lettre de Mandelot, datée du 5 septembre 1572. E n effet, après avoir répondu à celle du r o i , du 28 août, il ajoute : « J'ai reçu , Sire , la lettre qu'il a pieu à V. M. m'escrire f par laquelle elle me mande d'a- voir esté avertie qu'il y a un homme qui est parti de par delà avec la teste qu'il aurait prise dudit amiral, après avoir esté t u é , pour la p o r t e r a Rome, et de prendre garde, quand ledit homme arrivera en ceste ville , de le faire arrester et lui oster la dite teste, à quoi j'ay incontinent donné si bon ordre que s'il se présente, le commandement qu'il plaît à V. M. m'en faire sera ensuivi. Et n'est passé que jusques icy par ceste ville autre personne pour s'en aller du costé de Rome qu'un escuyer de Monsieur de Guise nommé Paul, lequel estait parti quatre heures auparavant du jour mesme que je reçus ladite lettre de V. M. » D'après cette citation , il me semble donc qu'en réfléchissant que ce Paul était écuyer de Guise l'ennemi le plus acharné de Coligny ; que ce Paul est envoyé à Rome en toute hâte, et précisément dans le moment où chacun soupçonne la mission sanglante dont parle Charles IX ; il me semble dis-je, qu'en réfléchissant aux motifs qui ont pu décider Mandelot à SUPPRIMER DANS SON KECUElL CETTE LETTRE DU ROt, qu'il cite dans la sienne , on est naturellement conduit à penser que la tête de l'amiral Coligny a bien été portée, comm une précieux trophée , dans la capitale du monde chrétien.