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224 HENRI HIGNARD raiquelorsquejeserai assurédelapuretédemon dévouement, c'est-à -dire, lorsque ma position sera définitivement établie. D'ailleurs je ne me mettrai pas Frère ignorantin, non que je les méprise, au contraire, je n'admire personne plus qu'eux, mais parce que dans une autre sphère je puis être plus utile qu'en apprenant à lire à des enfants, et que je crois de mon devoir de profiter de toutes rr.es ressources pour travailler à la gloire de Dieu. Mon Dieu, mon ami, voici l'heure de la poste qui arrive, et j'aurais encore tant de chose à te dire ! Je serais si heureux de te relever, de te rendre le courage.-Oh! je t'en prie, -réfléchis sérieusement, parle de tout cela à M. Déroziers ; tu lui en dois la confidence, car je le crois, tout découra- gement est une faute. De loin, je pense bien à toi, je prie bien pour toi. Que je te suis reconnaissant d'avoir prié pour moi ! Tu en vois le fruit, je suis content et heureux maintenant ; l'épine qui m'empêchait de marcher est à la fin arrachée. Je t'embrasse sur les deux yeux, et je vais commencer à tra- vailler de nouveau avec un grand courage. Copie, si tu le veux, la lettre d'Olivaint, mais rends-là moi. En outre, dans ces huit jours, veuille lui écrire tout simplement en mon nom, pour lui apprendre ma licence, et le prier de m'écrire bientôt. Ce sera le commencement d'une connaissance qui deviendra plus complète, je l'espère. Adresse ta lettre à M. Olivaint, professeur d'histoire au col- lège royal de Grenoble. Ton frère dévoué. , Est-il vrai que M. Déroziers sera bientôt évêque ? Paris, le 21 avril 1840.