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                           REVUE DU MOIS                              475
    Mais la chasse est le plaisir de l'homme à qui le sort a départi la
liberté de vouloir et le pouvoir défaire. La pêche — la pêche à la ligne,
s'entend — est le lot des petits, des patients, des résignés. Ceux-ci se
nomment légion, et leur armée, depuis le 8 juin, forme chaque
dimanche un cordon sans solution de continuité, de la Mulatière à
l'Ile-Barbe.

   >{< Les Courses ont reçu l'averse traditionnelle; le grand prix aurait
pu être couru en bateau et la piste figurait assez bien une rivière artifi-
cielle, serpentant dans le gazon.
   Au moins n'avons-nous pas eu le tonnerre et la grêle qui, sembla-
bles à la fée que les rois des légendes ont oublié d'inviter, ont fait plus
d'une fois irruption en pleine fête. N'empêche que l'an prochain on
prendra encore rendez-vous pour la même époque, aux environs du
solstice d'été, qu'on se mouillera avec le même entrain — à moins qu'on
étouffe sous une atmosphère à 38 degrés.

   ^< Entre temps, nous avons eu quelques trouvailles, pour la grande
joie de nos archéologues.
   Une poutre, découverte à Thil, nous apprend que le Rhône avait
gelé en 1670 et qu'il avait K porté sans bateau ». S'il en fut vraiment
ainsi, il faut confesser que nos hivers, même les plus rigoureux, ont
bien dégénéré.
   Rue de la Fromagerie, c'est un sarcophage de pierre, mis au jour par les
terrassiers de la Compagnie du gaz. Il reste donc, sous notre sol fouillé
et bouleversé sans relâche, des endroits que la pioche n'a pas encore
atteints?

   >K Une acquisition précieuse est celle que vient de faire la bibliothèque
de notre Faculté des lettres. Acquisition à titre gratuit, car il s'agit des
8,000 volumes qui appartenaient à l'ancien collège des jésuites, à
Tournon, et dont le ministre de l'instruction publique a prescrit le
déplacement à notre profit.
   Où va-t-on les mettre? Car c'est la question posée à Lyon, chaque
fois qu'il est parlé d'une extension de nos collections.
   Nous possédons une douzaine de bibliothèques, appartenant à des
Institutions publiques ou à des Sociétés privées, toutes dispersées et
empilées dans des lieux souvent inaccessibles, même pour les membres
des corporations propriétaires. Il serait temps de construire un abri où