Revue du Lyonnais » série 5 - n°5 ( 1888 ) » pp.424

424             INAUGURATION DE LA STATUE

d'appel de Lyon. L'orateur rappelle l'intérêt toujours cons-
tant que Victor de Laprade prenait à l'éducation de la jeu-
nesse. Ses beaux livres : l'Éducation homicide, VÉducation
libérale, le Baccalauréat et les études classiques nous appren-
nent avec quelle netteté de vues et quelle justesse d'idées, le
penseur traitait les questions d'enseignement. Mais ce que
le public ignore, c'est la grande part qu'il a prise aux tra-
vaux de la Société d'éducation, à laquelle il apportait le
fruit de ses études et de sa longue expérience.

  La fête se termine par la lecture de plusieurs pièces de
vers.

   Au mois d'octobre 1870, Victor de Laprade avait fait à
la Bretagne cet appel, qui retentit comme le clairon des
batailles :

      Aux armes,fiersBretons,filsde libres ancêtres,
              Qui, seuls, dans l'univers,
      N'avez jamaisfléchisous Rome et sous des maîtres,
             Jamais porté de fers !


      Que Dieu, pour vous guider, suscite un puissant barde,
            Dont la harpe soit d'or;

      Quil réveille vos morts au fond de leurs cavernes,
              Vos aïeux en courroux !
      Je vous jette ce cri du pied des monts Arvernes,
             Moi, Celte comme vous.

   La Bretagne s'est souvenue de cet appel patriotique et
l'un de ses poètes, M. Emile Grimaud, retenu loin de