Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          DANS LE VIVARAIS                            339

  N. du Puitspelu, qui, dans son Dictionnaire étymologique
du patois lyonnais, signale le mot deBedot comme un surnom
péjoratif, donné par les habitants de la rive gauche du
Rhône à ceux du Vivarais, paraît incliner dans un sens où
ces deux interprétations se trouvent combinées. Il ajoute
que les gens de la rive droite s'en vengent en appelant les
gens de la rive gauche bardoux.


   Signalons encore pour mémoire un mot qui pourrait
avoir contribué à nous faire traiter de Bedos par les gens de
la rive gauche.


  Le bedoil était une sorte d'arme en façon de serpe, un
bâton ferré. Or, les montagnards ont porté de tout temps
des bâtons ferrés, et ceux qui passaient du Vivarais en Dau-
phiné devaient en être pourvus plus que personne.

   Nous donnons, bien entendu, ces explications pour ce
qu'elles valent, en reconnaissant que la moins invraisem-
blable, en attendant d'en trouver une meilleure, est celle
qui fait venir Bedos de Bedoccus, qui voulait dire étranger
indigent (6). Ce n'est pas, d'ailleurs, à Nîmes seulement,
mais aussi en Provence, et peut-être dans tout le Midi,
qu'on employait ce terme de bedos, au féminin bedossa, car
nous le voyons figurer sous cette forme, avec la signification
de forains, dans le Dictionnaire français-provençal d'Honorat
et dans le Dictionnaire de la langue romane de Roquefort.




  (6) Et qia'aplures veniunt ad dicta toca ad hahitandum, nichil hàbentcs
vet possidentes immohilia, qui vocanlur Bedocci, id est foreuses... DuCANGE.