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                        D'AVAUX ET SERVIEN                          257
  Enfin Servien, dans un passage, va jusqu'à dire : « Vous
avez menty (16). »

    Il semblait difficile de charger plus longtemps des mêmes
 négociations deux plénipotentiaires qui s'entendaient si
mal. D'Avaux écrivit à la reine Anne d'Autriche (18 août
 1644), qu'il ne pouvait plus rester avec Servien : « Il est
hors de doute, lui disait-il, que sans parler latin ou alle-
mand il est impossible de bien servir le Roy en Allemagne,
ny dans tout le Nord. » Servien parlant peu le latin et
pas du tout l'allemand, d'Avaux espérait, sans doute, qu'on
l'en débarrasserait. Il n'en fut rien : les deux ambassadeurs
restèrent encore plus de trois ans ensemble et leur brouille
continua. Servien avait plus d'esprit que son collègue,
lequel convenait lui-même qu'il l'avait lent et tardif (17);
il s'en servit pour le décrier. Il était protégé par Mazarin,
tandis que d'Avaux n'avait plus Richelieu pour le soutenir.
   Enfin d'Avaux était célibataire et il avait même été ques-
tion de lui confier des charges ecclésiastiques, peut-être de le
faire cardinal (18) ; Servien était marié, et madame Servien



   (16) P. 73.
   (17) P. 43.
   (18) Les lettres dont l'indication suit et qui ont trait à l'entrée de
d'Avaux dans l'état ecclésiastique se trouvent aux archives du ministère
des affaires étrangères et sont probablement inédites :
   Le 10 septembre 1641, d'Amiens, des Noyers écrit une lettre à
d'Avaux pour lui offrir ses services et l'aider à parvenir auxhonneurs
ecclésiastiques. (Archives des affaires étrangères, fonds Allemagne,
vol. 16 supplément f° 37.)
   Le 9 septembre 1641, d'Amiens, Chavigny écrit à d'Avaux qu'il lu
renvoie par de Meulles la ratification du renouvellement d'alliance avec
la Suède, et que le roi lui donne l'abbaye de Moustiers qui rend de 20