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210      LES ARBRES DES QUAIS HT DE BELLUCOUR

   Si j'aborde aujourd'hui cette question, ce n'est donc pas
au point de vue de la culture proprement dite, mais dans
l'intérêt des riverains, qui sont bien loin de penser que nos
arbres sont mal cultivés ; car, au contraire, pour eux, ils
poussent trop vite et surtout trop haut. Ils se plaignent de
ce que ces arbres forment devant leurs yeux un écran désa-
gréable, au travers duquel on ne peut plus rien voir.

   Dans une des lettres dont je viens de parler, je lis cette
phrase : « On veut dans ce moment que les arbres, par
« leur forme conique, ressemblent aux ifs des joujoux ven-
te dus dans les foires. »
   Le fait est parfaitement vrai ; mais on ne sait pas géné-
ralement que dans toute la France, et par système, on
cherche à obtenir ce résultat de faire ressembler tous les
arbres de nos routes à ceux des boîtes de Nuremberg.

   Je m'empresse de dire que nos ingénieurs n'y sont pour
rien; ils exécutent un ordre, ou une consigne, voilà tout.

   Si j'ai bonne mémoire, voici l'origine de cette pratique :
   Il y a quarante ans, au moment de la naissance des che-
mins de fer, la circulation sur les routes devant beaucoup
diminuer, on s'est préoccupé des moyens d'utiliser leurs
excédents de largeur, aux environs de Paris surtout.
   Il fut alors décidé, qu'on y ferait des plantations d'arbres,
dont l'exploitation pourrait donner à l'État un revenu, tou-
jours bon à prendre; en même temps on étudiait les moyens
de faire cette culture de la façon la plus productive.
   Tous ceux qui ont eu des arbres à vendre, ou qui en ont
achetés, savent, ou doivent savoir, que la valeur vénale
d'un arbre dépend de la hauteur, du diamètre et de la recti-