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UN LIVRE POSTHUME DE J.-J. AMPERE I43 grets (3). » Puis il lui fait sa profession de foi. « Je crois en Dieu, en la Providence, à une vie future, à la récom- pense des bons, au châtiment des méchants, à la sublimité, à la vérité du christianisme, à une révélation de cette doc- trine par une inspiration spéciale de la Providence divine pour le salut du genre humain. » Il fait quelques réserves, car il ne voit pas tout bien clai- rement. Mais il la prie d'intercéder pour lui. « Je cherche encore en m'adressant à vous, ô bienheureuse ! demandez pour moi quelque chose de la certitude de votre foi. » On voit que Sainte-Beuve est loin d'avoir raison dans cet article si étudié de la Revue des Deux-Mondes ( i e r sept. 1868) où il semble attribuer uniquement au respect pour les convenances, aux égards pour ses amis, à la sensibilité, « ce que J.-J. Ampère aurait pu accorder aux vœux et aux instances de ses alentours. » Il a tort surtout d'insinuer en note que si le libre penseur Jean-Jacques fût allé plus loin, c'eût été « l'évolution d'un esprit vieillissant » (4). On le voit, c'est dans la plénitude de sa raison, dans toute la force de son intelligence et avec une conviction détermi- née, qu'il répétait à l'abbé Pcrreyve : « Je suis chrétien, je suis chrétien (5). » Une preuve meilleure encore peut-être, c'est la conclu- sion de ce même livre de Christian à travers lequel nous venons de promener nos lecteurs. Mme de Wedel, nous l'avons vu, meurt à la suite de sa promenade dans les ma- (3) Correspondance, vol. II, p. 432 et suiv. (4) Sainte-Beuve a reproduit cet article, avec les mêmes insinuations, dans ses Nouveaux Lundis, vol. XIII, page 261. (5) Corresp., vol. II, p. 437.