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                     DÉRIVÉS DU RHÔNE                      1$$

 habitants de la Drôme et de Vaucluse, bien qu'ils aient
 intérêt à ne pas grever leur canal des dépenses de l'autre
 canal, réclamer l'exécution totale du projet, à leurs propres
dépens. Et l'on voit les habitants de l'Ardèche, qui n'ont
 rien à arroser, réclamer l'exécution des canaux, parce que
que les travaux de construction feront dépenser ioo ou
 130 millions dans le département; et l'Ardèche, cette
Danaé agreste et misérable, tressaille aux approches de la
pluie d'or.
    Et tous ces intérêts divers, ou même opposés, se solida-
risent, car chacun sent bien que si on examine isolé-
ment les diverses parties du projet, les inconvénients de
chaque partie apparaissent très vite ; ici le canal est d'un
prix excessif et d'une exécution périlleuse ; là, il ne s'agit
que de submersion; ailleurs il y a de l'eau en superflu;
partout la comparaison avec des entreprises analogues
démontre les défauts de l'entreprise projetée. Mais l'union
fait la force : elle donne de l'importance à l'affaire, elle
l'impose à l'opinion publique ; cela devient une grande
question. Et comme le disait un partisan des canaux, résolu
mais éperdûment sincère : : Oui, oui, chaque canal est une
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bêtise locale; celles-là, on ne les fait pas; mais les trois
canaux! cela devient une bêtise nationale, et celle-là on
la fait ! »
    Espérons, Messieurs, qu'on ne fera pas cette... faute
nationale.
                                             J.   GARIN.




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