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76                          REVUE DU MOIS

   >j< Voyez plutôt la Société des Amis des Arts qui, après un demi-
siècle d'existence, non sans honneur pour elle ni sans profit pour les
artistes et le public, se trouve réduite à se croiser les bras, attendant
des jours plus propices.' é
   Les membres s'étaient dit qu'il est du devoir d'une cité de créer, à
côté des marchés où se débitent les denrées alimentaires, une halle où
les produits de l'art puissent, une fois l'an, se révéler. Et voilà que
tableaux et statues, faute de cette galerie indispensable, en sont réduits
à emprunter la voie publique et à s'abriter sous un hangar de planches !
   L'excès même de la situation démontre plus éloquemment que tout
plaidoyer la nécessité d'aviser. Municipalité, artistes et amateurs com-
prennent que tout atermoiement serait fatal.

   >!< Si le bonheur est chose fugitive, il l'est surtout pour nos patineurs
et nos astronomes. Ceux-là ont eu leur jour et ceux-ci leur nuit, les uns
et les autres sans lendemain. Mais les premiers ont quelque chance de
prendre une proche revanche, tandis que les autres attendront longtemps
une éclipse de lune permettant de relever les contours de l'Himalaya.
   Jamais je n'ai davantage regretté de n'être point initié aux mystères
du télescope. C'eût été pour moi une occasion unique de voir au moins
l'ombre de ce géant des montagnes d'Asie.

                                                                M. J.