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DÉRIVÉS DU RHÔNE 45
Il lui resterait 4 millions pour rémunérer son capital
actions (car les obligations ont été remboursées dans les
50 premières années); ces 4 millions donneraient aux
actionnaires un dividende de 4 fr. 40 Ã 4 fr. 50 % .
On voit donc qu'avec une subvention gratuite de
70 millions, et une avance d'intérêts pendant 50 ans, la
Compagnie concessionnaire n'aurait encore que 4 1/2 % Ã
distribuer à ses actionnaires. Et cela en raisonnant toujours
dans cette hypothèse invraisemblable que toute l'eau dispo-
nible est immédiatement absorbée !
Or, si toute l'eau n'était pas placée, la garantie de l'Etat
pourrait être engagée pendant 50 années dans de bien plus
fortes proportions. La Compagnie se trouverait, après cette
période, débitrice du Trésor non pas de 58 millions, mais
peut-être de 80, de 100, de 120 millions, et, pendant les
44 ans que durerait encore sa concession, tous ses revenus
seraient peut-être absorbés par le remboursement de sa dette
envers le Trésor. La situation des actionnaires serait donc
absolument sacrifiée, et cette éventualité paraît si probable
qu'on peut affirmer que, dans les conditions prévues par la
Chambre des députés, aucune Compagnie ne se présenterait
pour obtenir la concession.
J. GARIN.
(A suivre.)