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40                LES CANAUX D'iRRIGATION

importance, et j'admets par hypothèse que la dépense
s'élève exactement à 181 millions.

     Où va-t-on prendre ces 181 millions?

  Rassurez-vous, Messieurs, ce sera toujours peu ou prou
dans votre poche.

   Mais quelles mains le fourniront ?
   Et quelles mains le dépenseront ?
   Les uns préconisent l'exécution par l'Etat : le Conseil
général des ponts, et le Sénat sont de cet avis.
   La Chambre des Députés préfère la concession à une
Compagnie.
   Le Gouvernement a varié d'opinion.
   Si c'est l'Etat, c'est bien nous qui paierons directement ;
si c'est une Compagnie, ce seront les actionnaires, — et je
souhaite qu'aucun de vous ne prenne cette qualité. Mais
même en admettant l'exécution par des concessionnaires,
le public n'est pas hors de cause : car nulle Compagnie
ne se chargera de l'exécution sans le concours de l'Etat, et
vous allez voir que ce concours ne sera pas un vain mot.
   Les entreprises d'irrigation, ne présentent pas comme
les autres entreprises industrielles, les chemins de fer par
exemple, des chances d'avenir indéfinies. Elles se déve-
loppent très lentement. Leurs revenus sont limités par le
volume d'eau disponible. Si même on consulte l'expérience,
on constate que ce sont en général de mauvaises affaires :
les canaux d'irrigation actuellement en exploitation ont
donné à leurs actionnaires plus de mécomptes que de divi-
dendes.
   Les canaux dérivés du Rhône ne feront pas exception.
   Etablissons à peu près le bilan de l'entreprise.