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38 LES CANAUX D'IRRIGATION scibili. Mais lorsqu'il a le choix de son sujet, pas plus qu'un autre, il n'aime parler de ce qu'il ignore. Je laisse donc aux ingénieurs que nous comptons dans le sein de notre Société, le soin de vous éclairer sur les périls de la cou- pure transversale des contreforts des Cévennes, sur la diffi- culté d'assurer l'étanchéité d'un canal à travers des terrains très perméables, le long de pentes susceptibles de glisse- ment; je leur laisse le soin de critiquer la tête morte du canal qui, dans un parcours de 115 kilomètres de Cornas jusqu'à Viviers, ne traverse aucun terrain arrosable, et n'a d'autre but que de porter les eaux jusqu'à Viviers à une altitude convenable ; je leur laisse le soin de discuter les mérites comparatifs du transport de l'eau pendant 115 kilo- mètres, ou de l'élévation de l'eau par machines au point où commencent les terrains arrosables. Toutes ces questions sont fort intéressantes : mais je suis incompétent, et je dois les passer sous silence. On peut examiner le projet à d'autres points de vue : d'abord au point de vue financier, et au point de vue agri- cole; c'est-à -dire on peut rechercher combien coûteront les canaux et quels services ils rendront. On peut enfin se demander quelle sera l'influence de la dérivation sur la navigabilité du Rhône. Permettez-moi de vous fournir à ces trois points de vue quelques renseignements qui serviront de thème à votre discussion. § I. — Question financière. Combien coûtera le canal ? Comment les dépenses de l'entreprise seront-elles assurées ? Et quel rendement pécu- niaire en peut-on attendre ?