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24 LES GLACIERS DU LYONNAIS monstration, les cailloux striés ou rayés, et nous serions très-heureux si l'auteur de la note qui a été cause de cette trop longue lettre voulait bien nous communiquer ceux qu'il dit avoir trouvés dans nos montagnes. Cela nous inté- resserait d'autant plus que nous considérions leur existence comme à peu près impossible dans le Lyonnais. Il n'y a, en effet, que certaines roches à la fois tendres et tenaces, comme les serpentines et certains calcaires siliceux qui puissent recevoir et conserver les stries. Or, ces roches manquent précisément dans le Lyonnais. Si l'on trouve des serpentines à Savigny et des calcaires à Saint-Marcel (Tarare) et à Ternand, ce ne sont que des quantités infini- tésimales. Les autres roches, grès, quartz, granités, por- phyres, mélaphyres, prasophyres, schistes, etc., sont ou trop dures ou trop friables pour recevoir ni conserver aucune rayure. Vous voyez donc, mon cher Directeur, qu'on retrouve, en cherchant bien, des glaciers partout, et qu'on peut déli- miter, à quelques hectares près, le périmètre de leur exten- sion. M. Desor vient d'en trouver à Nice; M. Stoppani, de Florence, a longuement étudié ceux de la vallée du Pô. J'ai vu des moraines à Renaison (Loire), à Pérouse (Italie), au col de Vizzavone, entre Ajaccio et Corte (Corse); à Constantine, etc., etc. Peut-être même y a-t-il du terrain glaciaire à Bastia, Messine et Alger, mais cela est beaucoup moins certain. N'allez-vous pas vous récrier et me demander quelle pou- vait être la cause d'un pareil refroidissement sous nos lati- tudes ? Mon Dieu ! la cause, il faut la chercher, et c'est à cela que nous travaillons. Mais quand il s'agit d'un phéno- mène aussi gigantesque et aussi général, il ne suffit pas de l'observer sur un seul petit coin de terre; il faut pouvoir en embrasser l'ensemble, et, pour cela, de longues années et