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                           AU XVIIe SIÈCLE                            89
mars 1698, environ cinq semaines après la mort de Grollier.
Le testament commence ainsi :

   Au NOM DE DIEU. Amen. Par deuant Pierre Delhorme, conseiller
du Roy, notaire à Lyon, soussigné, et présents les témoins cy-après
nommés, personnellement establie Dame Marie de Quinson, vefue de
Charles de Grollier, escuyer, laquelle estant indisposée, néanmoins
Dieu grâces, saine de ses sens, parolle, mémoire et entendement, de
son gré, pure et libre volonté, elle a faict et dicté par ces p.mes (pré-
sentes) son testament nuncupatif et disposition de dernière volonté, à
la forme que s'ensuit :


   Les femmes, au xvue siècle, étaient rarement assez let-
trées pour pouvoir faire un testament olographe. Elles
avaient donc recours à la forme du testament nuncupatif,
c'est-à-dire du testament dicté en présence de témoins et
signé par le testateur, le tout par devant notaire. C'est tout
simplement notre testament authentique ou par acte public.
Les formalités de l'époque étant toujours, comme il a déjà
été remarqué, renforcées en comparaison des nôtres, le
testament nuncupatif exigeait la présence de sept témoins
et un notaire, tandis que notre testament authentique exige
seulement, avec la présence du notaire, celle de quatre
témoins.
   Par ce testament, Marie de Quinson, après les clauses
pies indispensables et quelques petits legs, institue pour
son héritier universel « Pierre-Joseph de Quinson, son
cher et bien aymé frère. »
   J'ai déjà eu occasion, en parlant de l'usage de la clause
dérogatoire, de citer la partie du testament où Marie de
Quinson révoque un testament antérieur, par la reproduc-
tion, dans le nouveau, de la sentence : « Sainte Vierge, ayez
pitié de mon âme à l'heure de ma mort. » Elle ajoute en-
suite avec le fastidieux verbiage du notaire :