page suivante »
LE LAC ÏÎUTON Ï47 cernent est déterminé par le Scliott-el-Kébir, près du golfe de Gabès, précisément là où l'on projette de créer une mer dont l'utilité est assez discutable. Ce lac s'est peu à peu desséché,de telle sorte que, ne formant qu'une seule masse d'eau du temps de Pline, il s'était divisé en deux à l'époque où Ptolémée rédigeait sa Géographie ; mais, au moment de son plus grand développement, son étendue n'a pas dépassé les 3 e et 7e degrés Est et les 30e et 34 e parallèles Nord. Il est facile de déterminer ces limites par la différence de ni- veau du lit de cet ancien lac et de celui des territoires qui le circonscrivent et s'élèvent brusquement en plateaux. Cette différence est sensible également du côté du Sahara et ne permet pas d'admettre que le lac Triton ait communi- qué avec le lac Saharien, si ce n'est à une époque où ces différentes mers étaient confondues avec la Méditerranée, ce qui ne se rapporte plus à la période que M. Pélagaud parait avoir eue en vue. Le lac Triton des anciens n'a donc pu avoir aucune in- fluence sur la formation de ces glaciers. Quant à l'existence d'une mer, là où se trouvent aujourd'hui les sables du Sa- hara, elle n'est pas historiquement constatée, par la raison qu'aucun des géographes anciens n'a eu connaissance de cette partie de l'Afrique. Les Romains ont bien poussé une expédition jusqu'à l'oasis d'Asben, mais à travers les pla- teaux rocheux qui dominent la plaine et sans voir les deux mers sablonneuses qui s'étendent à l'est et à l'ouest. Il ne faudrait donc pas laisser croire que le lac Triton a couvert les plaines du Sahara et queles géographes antiques ont connu et constaté ce fait. Une telle affirmation émanée de la plume d'un savant demandait à ne pas rester sans rec- tification. Mais, tout en faisant cette réserve essentielle, objet spé- cial de ma note, je ne prétends pas dire que le Sahara