Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
l66                 UN BAPTÊME A LYON

l'usage avait consacrée. En 1604, les échevins, revêtus des
insignes consulaires, avaient assisté en corps au baptême
du fils du gouverneur, M. de la Guiche; suivant le vœu
de Mme de la Guiche « un jeune paouvre fut parrain, et
une jeune fille, aussi paouvre, marraine; » en 1608, ils
avaient porté sur les fonts, au nom de la ville, une fille
de l'intendant, M. de Montholon, et, en 1609, un fils du
lieutenant général, le marquis d'Halincourt; ainsi, en 1613,
le fils de Melchior de Chevrières eut « le consulat pour
parrain. »
   C'est le récit de cette dernière cérémonie qu'on va lire.
Ce procès-verbal net et précis, emprunté aux registres des
 délibérations consulaires, est une page peu importante sans
doute, mais éminemment vraie, d'histoire locale. Et pour
 celui qui recherche et analyse avec soin les moindres faits
relatés dans nos annales, il ne sera peut-être pas sans inté-
 rêt de voir ces échevins du dix-septième siècle, hommes
 considérables pour la plupart, si appliqués aux affaires de la
ville et si soucieux toujours de ses prérogatives et de ses
 droits, tenir à honneur de remplir ces fonctions religieuses,
et ne pas craindre d'affirmer hautement l'union qui existait
entre eux, magistrats élus dé la cité, et les représentants
de l'autorité royale.
    Cet enfant que le consulat, au nom de la ville de Lyon,
porta sur les fonts baptismaux en 1613, Léon-François
Mitte de Chevrières, entra dans les ordres et célébra sa
première messe, le n août 1641, au château de Piquecos.
   Il fut notaire et protonotaire apostolique, abbé de l'abbaye
de Sainte-Croix de Bouzonville en Lorraine, et de Sorèze.
   Il mourut en 1651, et fut inhumé à Saint-Chamond,
dans l'église collégiale de Saint-Jean-Baptiste.

                               MAURICE DE    BOISSIEU.