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                         BIBLIOGRAPHIE                       5I

degré de Madame Dorieux, dont la gamme des sensations
est une lyre, sans concevoir aussitôt le désir impérieux de
s'assimiler cette adorable idylle, chef-d'oeuvre aussi immortel
que Y Enéide, la trilogie de Dante, le poème de Milton, les
Lusiades du divin Camoëns ?
     Et voilà, d'après moi, l'explication la plus logique de
l'effort si complètement réussi dont j'ai la satisfaction,
mon cher Directeur, de vous apporter un si évident té-
moignage.
     Dans peu de mois, vers l'automne prochain, la plus im-
portante librairie de Vienne, la maison Hartleben, mettra
en vente la traduction allemande de Mireille, par Madame
Dorieux.
     J'ai surpris,ily a, à peine, huit jours, l'auteur enthousiaste
de cette traduction, si fidèle et pourtant si originale et si
abondante, occupé à rendre, dans notre chère et magistrale
langue française, le Prélude de sa Mireille si passionnément
aimée. Ces strophes, en vers ïambiques, ne sont pas seule-
ment harmonieuses et brillantes. Dites le soir, quand le
 crépuscule de nos splendides nuits d'été donne à nos mon-
 tagnes et à nos vallons la teinte langoureuse propre à nos
paisibles campagnes méridionales, elles nous apportent, par
 leur rhythme particulier et leurs rimes sonores, comme un
 écho de ces mélodies orientales, surprenantes par leur
 grâce, qui ont immortalisé Pindare, les sites et les amours
  qu'il a chantés.
      Non ! — et quand vous aurez pu juger de cette tra-
  duction par le Prélude admirable que l'auteur a bien voulu
  m'autoriser à envoyer en manuscrit à la Revue du Lyonnais,
  vous serez, j'en suis convaincu, de monhumble avis,—non!
  Madame Dorieux ne sera pas, pour son Allemagne chérie,
  la simple traductrice de Mireille. La muse germanique, qui
  l'inspire, s'est si complètement nourrie de la moelle de no-