Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
448                     LETTRES INÉDITES
courant. Je devais d'autant moins attendre votre visite, que
je ne vous ay certainement pas promis, comme vous le
dittes, de vous solder votre compte pour ce paiement. Vous
savez que ma coutume est d'envoyer chercher mes créan-
ciers ; je trouves toujours du plaisir à m'acquitter, et c'en
sera un très-grand pour moi, je vous assures, monsieur,
que de ne vous rien devoir; car tout ce que vous m'avez
fait vanter de vos procédés d'honnêteté et d'égards, lors-
que vous avez voulu travailler pour moi, se trouve démenti
journellement, et votre lettre me fournit de nouvelles
preuves contre vous. Il n'appartient à qui que ce soit de
faire le railleur, et encore moins à ceux qui ont besoin
d'être employés par les honnêtes gens que je vous engage
à distinguer un peu d'avantage. Au reste, monsieur, je me
souviens que, Tannée dernière, je "fis connaissance avec
vous par une grossièreté bien lourde que je vous ai cepen-
 dant pardonné de bon cœur, et il me semble que vous
 voulez finir avec moi comme vous avez commencé.
   « Vous pouvez compter sur l'acquit de votre compte
pour le paiement d'aoust (1), sauf de légères diminutions,
contre lesquelles je crois qu'il n'y a rien à dire. Je voudrais,
je vous assures bien, pouvoir le faire plutôt. Dittes-moi si
vous ferez ou ne ferez pas la culotte blanche que je vous ai
commandé, car je ne crois pas devoir la commander à un
autre que vous ne soiez soldé, ou que votre refus ne m'en
donne le droit honnêtement.
   « Je suis de tout mon cœur, Monsieur, votre très-humble
et obéissant serviteur,               « D'HERBOIS. »


   (1) Autrefois, sur la place de Lyon, il était d'usage d'acquitter les
effets de commerce pendant la durée (quinze jours) de chacune des qua-
tre grandes foires de l'année, dont l'ouverture avait lieu aux Rois, à
Pâques, le 15 du mois d'août et à la Toussaint.