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                 LES GLACIERS DU LYONNAIS                   23

 tantes tuileries dites de Bagnols. Entre Frontenas et Alix,
 un large manteau de terrain de transport s'étend sur la
 plaine. En face, au Breuil et sur les terrasses étagées, au
 bas d'Oncins, les matériaux morainiques continuent une
 longue traînée pour venir s'accumuler à Amancey, vis-à-
 vis Châtillon. La nouvelle route de Nuelle s'y enfonce en
 cet endroit aune profondeur considérable.
    Je ne veux point quitter la vallée de l'Azergue sans vous
signaler un point caractéristique qu'il faut aller chercher par
six cents mètres d'altitude, au Saule d'Oingt, col célèbre
qui débouche au-dessus de Villefranche. A droite du Saule,
sur les flancs jurassiques et triasiques du crêt Charmont,
d'innombrables fragments d'un très-beau quartz jaspoïde
rubanné de vert, passant parfois à l'agathe, et provenant
des filons du Petit Chatou, situés juste en face de l'autre
côté de la vallée étroite et profonde, ont été transportés et
éparpillés par le glacier, qui seul peut leur avoir servi de
pont pour traverser ce gouffre béant. Je connais peu d'aussi
bel exemple et de démonstration plus frappante de l'action
des glaciers.
   Sur le versant de la Saône, M. Faisan a dressé la carte
du glacier du Nizeran, de la Vauxonne, de l'Ardière, de la
Mauvaise, de la Grosne et du Sornin. Les moraines se
trouvent au-dessus de Denicé et de Lacenas, à Saint-Julien,
autour de Charentay, entre Quincié, Durette et Régnié,
etc. C'est dans ces parages qu'il a vu des grès provenant
d'Avenas transportés par dessus toute une série de petites
vallées transversales qui devaient forcément être comblées
pour leur avoir permis de passer, et comblées par une ma-
tière à la fois solide et plastique, c'est-à-dire par de la
glace.
   L'histoire des glaciers du Lyonnais est donc faite, dès
aujourd'hui. Une seule chose manque à leur complète dé-