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178                     LE THÉÂTRE A LYON
remise au Théâtre de l'arriéré du loyer, et l'année s'acheva
sans secousses avec une troupe où figuraient MmeDugazon,
Fleury, de l'Opéra, etSolié, qui reçut, le 18 mars 1786,1m
ordre de début pour la Comédie Italienne (1).
   On a vu que le duc de Villeroy attachait une grande im-
portance à son droit presque royal de concéder le privilège
du Théâtre de Lyon. La lettre suivante, qui lui fut adressée
le 14 février 1786, par M. Tolozan de Montfort, s'explique
nettement à cet égard :

   « Pour tirer, — dit-il, — un parti vraiment utile de l'entreprise des
spectacles et la conduire à la satisfaction du public, la direction doit
être confiée, non pas à un danseur, à un comédien, à un musicien,
mais à des personnes honnêtes et intelligentes, réunissant les connaissances des
diverses parties du théâtre, pour ne pas sacrifier l'une à l'autre et être au
contraire toujours en état d'offrir un spectacle varié, et que ces per-
sonnes n'eussent à s'occuper que de la régie qu'on leur confierait,
parce qu'elle entraîne avec elle une infinité de détails assez importants
pour employer tous leurs soins, toute leur autorité... »


   Rosambert parut remplir ces conditions et fut chargé, au
mois d'avril, de la direction pour l'année théâtrale 1786-
 1787 (2). Un seul fait relatif à notre scène mérite d'être
signalé pendant cet espace de temps. Piccini, retournant à
Naples en 1787, s'arrêta à Lyon, assista à une représenta-
tion de Didon et fut au Théâtre l'objet d'une brillante ova-
tion.
   Au moment où Rosambert était nommé directeur, le
gouvernement autorisait la création d'un Lycée ou Salon des
Arts, dont l'ouverture eut lieu le 20 avril 1786, à quatre
heures du soir, dans la grande salle du Concert, place des


  (1) J.-P. Soulier, dit Solié, Nîmes, 1755-1812. Archiv. mss., lettre
de M. Terray.
  (2) Archives mss,