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468 LES BEAUX-ARTS A LYON. mur plat. Il faut tenir compte de ce changement de des- tination pour apprécier cette statue au point de vue de l'expression ; Coysevox en effet n'a cherché qu'à être gra- cieux, et n'avait pas à se préoccuper du sentiment reli- gieux qu'il aurait donné à cette figure s'il l'avait exécutée pour une église. Les draperies fines et un peu tourmen- tées sont dans le goût de l'époque. Eigaud a deux fois fait le portrait de Coysevox à des âges différents : l'un a été gravé par Jean Audran pour sa réception à l'Académie, l'autre a été gravé par Mathey. Comme pour Coysevox nous avons une œuvre qui parle du sculpteur Sarrazin, lequel n'est pas Lyonnais et n'a, travaillé à Lyon qu'en passant. Du temps de Cla- passon (1) on voyait au milieu de la rue Longue sur la devanture d'une maison une statue de saint François sculptée par Sarrazin ; mais ce n'est pas de cette œuvre que nous voulons parler. On retrouve aux Chartreux, au- dessus des deux portes latérales du chœur les statues de saint Bruno et de saint Jean-Baptiste sculptées par le cé- lèbre auteur du tombeau d'Henri de Condé et des caria- tides du pavillon de l'Horloge. Ces deux statues ont de l'expression et du mouvement mais ne justifient pas l'éloge outré que leur accorde Clapasson en 1741 : « L'église des Chartreux n'a de remarquable que deux excellentes sta- tues en terre cuite de Sarrazin, fameux sculpteur de Paris, qui les fit ici à son retour de Rome : elles représentent saint Jean-Baptiste et saint Bruno à genoux dans des attitudes et avec une correction de dessin incompa- rables (2). Le même sculpteur fit encore deux bas-reliefs (1) Description de Lyon, p. 114- (2) Observons que la statue de saint Bruno, mutilée de la main gauche, a été indignement restaurée.