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                       BEAUX-ARTS




    DEUXIÈME CONCERT DE M. RUBINSTEIN




    Le second concert de M. Rubinstein a confirmé d'une
 manière éclatante le succès du premier. Ce n'est plus
l'étonnement, ni le prestige d'une exécution foudroyante,
 c'est l'admiration du beau et du parfait. Ce qu'il joue, et
il puise à toutes les sources vivifiantes de la musique, on
ne conçoit pas que cela puisse être joué autrement : cha-
que maître a sa physionomie, ses lignes et sa couleur;
 on les voit, on les comprend parce qu'elles sont claire-
ment rendues, parce que l'assimilation de l'interprète
avec le compositeur est complète, le but atteint et jamais
dépassé par la personnalité du soliste. Le vieux Haendel
reparaît, on admire la force, la largeur, le tour puissant
de ses idées, puis l'auditeur, sans se déranger, assiste, je
ne dirai pas aux progrès, mais aux évolutions de la rhé-
torique musicale, depuis le Messie et Judas Machabée
jusqu'au pathétique de Mozart, jusqu'à la sombre énergie
de Beethoven, au fantastique de Weber, à la rêverie de
Schubert et aux charmantes compositions de l'exécutant.
Pour lui, il s'est presque effacé du programme, réserve
et modestie dont il faut lui tenir compte. Etre représenté
dans le programme par quelques bluettes, parfaites il est
vrai de style et de facture, quand on a dans son bagage
 artistique des ouvrages de longue haleine et de grand
 intérêt, cela dénote bien l'artiste assez sur de lui pour